Alain Touré , candidat indépendant : « Je proposerai une loi pour le service militaire obligatoire, cela réduirait l’indiscipline »

    Alain Touré , candidat indépendant dans la circonscription électorale de Séitifla commune et sous-préfecture donne les raisons de sa candidature et fait des propositions de lois.  

    Présentez une brève biographie de vous aux lecteurs svp… 

    J’ai débuté mon cursus scolaire à l’Epp Mignoré-Prozi (Sous-préfecture de Séitifla). J’ai fait le lycée moderne 1 de Daloa où j’ai milité la Fesci dudit établissement. Engagé au RDR, je deviens un des responsables de premier plan du Rassemblement des jeunes républicains (RJR) de la sous-préfecture de Séitifla.

    En 2009, j’ai crée la Jeunesse estudiantine et scolaire pour Ado (Jesado), en 2011, je mets en place le Mouvement pour une école responsable (Meres). Après mes observations de la classe politique, et analyses des discours politiques , je m’engage avec Guillaume Soro pour son appel à la réconciliation et au pardon. J’ai décidé d’aller aux élections du 6 mars prochain, en indépendant, car le GPS a décidé de ne pas y aller en tant que structure. 

    Quelles sont les rasions qui vous ont poussé à être candidat ? 

Alain Touré  

    Pour moi, les députés actuels ou anciens travestissent la fonction du député. Ils ne sont pas les portes-paroles du peuple. Ils ne défendent pas le peuple, ils défendent plutôt l’exécutif au lieu d’être son contre-pouvoir. Les débats de fond de notre société sont relégués au second rang, tels que l’ environnement, le statut des femmes mariées coutumièrement, l’adaptation et l’efficacité de notre système éducatif, le foncier, la corruption. Toutes ces questions essentielles sont sacrifiées sur l’autel de la politique. On a plus de projets de lois que des propositions de lois car nos députés ont décidé de ne plus réfléchir pour le peuple mais seulement à défendre un pouvoir ou combattre un pouvoir. Je veux être ce député qui va faire bouger les choses avec des contributions claires.

      Ne craignez vous pas la puissance de feu du Rhdp qui dispose d’énormes moyens dans la circonscription électorale ou vous êtes candidat? 

   Non pas du tout. C’est en connaissance de cause que nous nous sommes engagés. Il faut également dire que les gens font une erreur d’appréciation des mentalités des populations. Les populations mangeaient avant et mangeront après les élections. Nous leur expliquons qu’il faut se méfier des politiciens saisonniers. L’argent d’un candidat pendant une campagne ne pourra pas changer la vie d’une population entière dans une circonscription et nos parents le comprennent bien. 

    En terme d’idées et de programme, que proposez-vous aux électeurs de votre circonscription?

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    En terme d’idée nous proposons notre projet dans le strict respect de la fonction du député ( législateur, représentant du peuple et contrôleur de l’action gouvernementale). Ainsi nous avons prévu trois permanences dans la circonscription pour être proche des populations afin de pouvoir remonter leurs vraies préoccupations. Nous avons également prévu l’organisation d’une semaine culturelle pour faire mieux connaître notre peuple à travers sa culture et enfin nous avons proposé une série de lois à initier ou à amender. 

    En tant que candidat indépendant et militant du GPS, et ancien militant du RDR, le Rhdp ou un autre parti vous a-il contacté pour retirer votre candidature ? 

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      Oui, c’est une période où les uns et les autres cherchent à avoir avec eux des leaders d’opinion ou des candidats. Un des leader du Rhdp a approché des membres de ma famille sur place pour évoquer une collaboration ou un retrait de ma candidature. 

     Qu’avez vous répondu à ce leader qui voulait que vous retirez votre candidature ?

    Évidemment que c’est hors de question. Simplement que je veux qu’on aille chacun, parler de ce dont on est capable et qu’on laisse les populations choisir. S’il doit avoir un retrait en faveur d’une candidature, cela devrait être en faveur de la mienne car jeune, j’ai tout à prouver, j’ai un avenir et non des souvenirs.

       Si vous êtes élu au soir du 6 mars 2021, quelles sont les lois que vous comptez porter à l’assemblée? 

   Si je suis élu, je veux que nos lois ne soient pas du Copier coller mais plutôt inspirées de nos réalités socioculturelles. Ainsi je proposerai : une loi pour la reconnaissance du mariage traditionnel et/ou religieux.  Un amendement sur la loi du foncier (propriété foncière) pour rendre applicable la loi sur foncier. Il faut introduire dans cette loi le principe de location forfaitaire pour les non nationaux en ce qui concerne les terres culturales. Ce amendement va ramener la paix dans les zones emprunts à des conflits fonciers. Une loi pour le service militaire obligatoire, cela réduirait l’indiscipline. Une loi sur le nomadisme politique de sorte que quand un politique mandaté sous le couvert d’une formation politique change de parti, il perd sont poste électif.  Une loi pour renforcer la lutte contre la corruption (possibilité de poursuivre le corrompu sans le corrupteur dans le cas des concours). 

     Avez vous le soutien de Guillaume Soro ou de certains cadres du GPS dans cette campagne? 

    (Rire) Non, je n’ai pas le soutien du leader Guillaume Soro. Pour dire vrai, je n’ai pas accès à lui ni avant ni maintenant. Certains cadres de notre lutte commune nous apportent leur soutien en tant que cadet et également en tant que camarade de lutte.

    Vous êtes un candidat très jeune, cela est-il un atout pour vous ou un handicap? 

   C’est un avantage certain et durant la précampagne que nous avons mené, nous nous sommes rendu compte. Au champ comme en politique, c’est quand on est jeune, qu’on est plus efficace de par l’énergie et la capacité de réflexion sur une bonne période sans repos obligatoire. L’assemblée nationale ne doit pas être un endroit pour les retraités des autres services. 

   Quel est l’appel que vous lancez aux électeurs de votre circonscription électorale? 

   Nous demandons à nos parents d’aller à ces élections dans la paix. Que ça soit une foire de débat contradictoire mais constructif. Je leur demande de regarder les projets de chacun et surtout la faisabilité ou non des promesses. Je leur donne rendez-vous dans les différents villages et hameaux pour se parler en frère sans faux fuyant. 

Interview réalisée par EK

Lemediacitoyen.com 

 

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