Alassane Ouattara favorable au retour de Gbagbo et Blé Goudé, un cadre de Lider décortique

    Benjamin Tehe, Cadre de la région du Cavally est délégué général à l’implantation de LIDER en Allemagne et Autriche zone 3. Il décortique la dernière sortie d’Alassane Ouattara au sujet du retour de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. 

   Contribution

« Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire » (Alassane Ouattara)

     Le discours laisse transparaître  plusieurs éléments dont les plus importants sont :

    1 : le slogan de son troisième mandat anticonstitutionnel.

  Nous passons donc de « l’émergence » à «  une Côte d’Ivoire solidaire ». Selon  lui ce slogan d’action de gouvernance devrait placer chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne au cœur de l’action de l’État. Mais doit-on le rappeler à Ouattara ou à ces éléments, que tout projet mérite une évaluation avant de passer à une étape suivante. C’est le minimum dans la gestion des projets.  Quel est donc le bilan de l’émergence pour que nous soyons catapultés dans un autre mirage dont le début n’est qu’une saveur d’incertitude politique, de souffrance économique et de méfiance tout azimut. Où est donc la solidarité ? Où est donc l’union ? Où sont donc la cohésion sociale et le rassemblement ?  

     2 :   la cadence ou le tempo dans l’exécution

     Comment peut-on vouloir aller vite et « plus vite » là où le système est unijambiste ? Comment vouloir aller plus vite là où les obstacles sont innombrables et qu’aucune piste n’est dégagée pour une tentative de décollage ou de démarrage ? Pourquoi vouloir changer le tempo quand cela n’est pas marqué dès le départ de la partition ? En musique, avant d’écrire une partition, il faut tenir compte de tous les éléments qui faciliteront la lecture de celle-ci. Ce n’est pas le cas pour la partition du chef d’orchestre Ouattara. Le concert sera donc une cacophonie et une honte non seulement pour lui mais pour tout son gouvernement. Un échec savamment programmé. Sciemment ou inconsciemment. 

      3 : de la compassion aux victimes

A ce niveau, il faut reconnaître que la mayonnaise aurait fait sensation si lui-même n’avait pas bloqué tous les rapports des deux commissions sur la résolution de la crise postélectorale. Nous nous souvenons tous de cette épisode la CDVR et de la CONARIV. L’échec de ces structures installées à coup de milliards et dont les conclusions sont enfouies dans les tiroirs de la présidence expose la nudité du régime actuel et fait frémir quiconque aborde avec lucidité le dossier sur ces fameuses victimes. Il s’agit ici des victimes de tous les camps si l’on veut accorder un peu de crédit à sa prétendue compassion. 

4 : la liberté d’entrer et des frais de voyage du Président GBAGBO et du ministre Blé Goudé charles. 

Si le dire ainsi ne pose à priori aucun problème dans la forme (il faut d’ailleurs saluer le geste et le timing), force est de reconnaître que cela n’est pas un geste volontaire. Il était sans aucun doute contraint. Vous nous avez envoyé des présumés coupables ; le procès est terminé en ce qui les concernent. Prenez donc les dispositions pour qu’ils retrouvent leur famille. Voici en substance le message des greffiers de la CPI. Je ne crois pas que Ouattara et son clan aient le choix. Je veux qu’on me prouve le contraire afin de mieux orienter mes jugements. Tout compte fait, les deux acquittés ne  manquent pas de transport retour à ce que je sache. Le meilleur geste serait de mettre à leur disposition l’avion présidentiel pour vraiment marquer les esprits des Ivoiriens. Ce n’est pas impossible de la part de Ouattara si tel est qu’il veut rester maître de la situation.  

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !

Une contribution de Benjamin Tehe, ( Cadre de la région du Cavally, délégué général à l’implantation de LIDER en Allemagne et Autriche zone 3)

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