Analyse/ CEI, Recomposition et non Réforme, Jéricho est quand même tombée

Des policiers repoussant les manifestants du 22 mars 2018 à Abidjan (DR)

En lieu et place d’une profonde réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI) comme souhaitée par des forces vives de la nation et conformément à l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, le gouvernement ivoirien annonce une loi sur la recomposition. Même si elle ne satisfait pas, elle est une petite victoire pour ceux qui ont lutté.

Certains n’y croyaient pas. Ils se riaient même de la démarche de ceux qui ont fait de la CEI, un élément central du débat public dans la Côte d’Ivoire post 2011.

Aujourd’hui en sourdine ils se battent pour être représentés , disons présents, au sein de l’institution en charge des élections. Quand on les vit se ruer aux premières loges après les discours d’Alassane Ouattara du 6 août 2018 et du 31 décembre 2018, on se mit à rire… à gorge déployée.

Or donc! Bref!

Mesdames et messieurs. La nouvelle CEI annoncée sera peut être combattue par l’opposition politique. Peut être par des associations de la société civile. Ce sera à raison si tant est que c’est une profonde réforme qui est souhaitée.

Les entités de l’État animées par le parti au pouvoir et le parti au pouvoir lui même, mis ensemble, restent numériquement  présents dans la monture présentée après des discussions pas si inclusives que cela.

Toutefois le communiqué du conseil des ministres du 3 juillet demeure une petite victoire pour ceux qui ont lutté. Et l’écrire, ce n’est pas se contenter du peu.

Regardez d’où nous venons. Revisitez les discours guerriers du pouvoir d’Abidjan quand le sujet était évoqué. Pour ceux qui monitorent les discours officiels des dirigeants, ils pourront se souvenir des sorties de Bruno Kone alors porte parole du gouvernement. 
Souvenez vous des violences policières contre les manifestants de l’opposition et de la peine de 12 jours d’emprisonnement à l’encontre des marcheurs du 22 mars 2018.
Tout le système était opposé à ce débat. Le système a déployé sa machine répressive pour éviter qu’ on en parle.

Mais finalement Jéricho est tombée!

Ça chantonne l’arrêt de 2016 qui était vomi.

« Au titre de la Commission Centrale :
le retrait des représentants de l’Assemblée Nationale et du Ministre de l’Economie et des Finances ;
le retrait des deux (02) représentants des Confessions religieuses ;
l’augmentation du nombre des représentants de la société civile, qui passe de quatre (04) à six (06), dont quatre (04) pour les Organisations de la Société Civile, un (01) pour le Barreau et un (01) pour la Commission Nationale des Droits de l’Homme ;
la réduction du nombre des représentants des partis politiques, qui passe de quatre (04) à trois (03).
Au titre du Bureau :
la réduction du nombre de postes de Vice-président, qui passe de quatre (04) à trois (03) ;
la réduction du nombre de postes de Secrétaire adjoint, qui passe de trois (03) à deux (02).
Au titre des Commissions locales :
la réduction du nombre des représentants des partis politiques, qui passe de quatre (04) à trois (03).
Par ailleurs, il convient d’indiquer que le Gouvernement a donné son accord pour que les représentants du Président de la République et du Ministre en charge de l’Administration du Territoire ne soient pas candidats au poste de Président de la Commission Electorale Indépendante.
Au terme de cette modification, la nouvelle CEI comprend quinze (15) membres pour la Commission Centrale, sept (07) membres pour le Bureau et sept (07) membres pour chacune des Commissions locales. »

C’est un petit pas certe. Mais c’est un pas à capitaliser.

Nesmon De Laure

Lemediacitoyen.com

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