Analyse/ Stratégie nationale de l’inclusion financière, inclure un modèle de crowdfunding adapté

Stephane Ganhi, économiste de développement, chroniqueur à lemediacitoyen.com

La présentation officielle de la SNIF (Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière) traduit la volonté des décideurs Ivoiriens de faire de la lutte contre la pauvreté une priorité. La combinaison de l’inclusion financière à celle des filets sociaux renforce la décision du gouvernement de faire de 2019 l’année du social en Côte d’Ivoire. L’objectif de l’inclusion financière selon madame Caroline Tioman, conseillère technique du ministre de l’Economie et des Finances chargée de l’inclusion financière, est d’atteindre un taux de bancarisation de 60% en 2024.

Cet objectif repose sur 5 piliers que sont :

  1. L’amélioration de l’accès aux services financiers des populations vulnérables
  2. La promotion de la finance numérique
  3. La protection des clients
  4. L’éducation financière de la population
  5. Une réglementation évolutive et adaptée, une supervision plus efficace et enfin un cadre fiscal et des politiques favorables à l’inclusion financière.

Pour atteindre un nombre élevé des populations vulnérables dans le cadre de l’inclusion financière, la démarche consisterait à prendre en compte les bénéficiaires des filets sociaux pour ensuite penser à une innovation des produits bancaires qui pourront prendre en compte toute cette population. Pour cela nous devrons catégoriser les pauvres à savoir quels sont les déterminants qui permettent d’affirmer que tel personne est pauvre. Partant de l’hypothèse que les banques financent très peu les projets des entrepreneurs, il faudrait mettre en place un mode de financement participatif un modèle de crowdfunding adapté au modèle Ivoirien pour que ces micros et petits entrepreneurs puissent eux-mêmes financer leurs activités.

La promotion de la finance numérique consisterait au-delà du mobile banking, à renforcer la coopération dans le cadre du PPP (Partenariat Public-Privé) afin que les opérateurs et fournisseurs de services de télécommunication définissent des puces qui pourront être identifiées en utilisation personnelle ou en tant que microentreprise.

S’agissant de la protection des consommateurs il faudrait prendre en compte la directive de la BCEAO sur la rémunération de l’épargne car le mobile banking mobilise de l’épargne de ses clients sans en redistribuer sachant que ces derniers payent les frais dus à cela.

Pour l’éducation financière, définir des modules adaptés aux besoins des bénéficiaires qui pour la plupart n’ont pas de notion de comptabilité.

Dans le but de faciliter l’inclusion financière des personnes et des micros et petites entreprises, l’Etat par son leadership doit définir une politique favorisant la mise en place de succursales bancaires en milieu rural par un allègement fiscal à l’endroit des banques et institutions bancaires afin de favoriser la couverture géographique nationale. En plus faire la promotion des agents non bancaires en utilisant un établissement financier dans lequel l’Etat est majoritaire pour l’atteinte des objectifs de 2024.

L’Etat par l’adoption de la SNIF traduit son leadership quant à capacité de donner les axes d’orientation pour une bancarisation des plus faibles.

Par Ganhi Stéphane, 

économiste de développement,

spécialiste de l’inclusion financière

Lemediacitoyen.com

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