Analyse/  Taxe sur le mobile banking, une mesure contre l’inclusion des pauvres / Stephane Ganhi, économiste de développement, spécialiste de l’inclusion financière

Stephane Ganhi, économiste de développement, chroniqueur à lemediacitoyen.com

Le libéralisme économique est une école de pensées qui prônent le libre-échange, la liberté d’entreprendre, le libre choix de consommation, de travail etc., qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l’économie où l’intervention de l’état doit être aussi limitée que possible. Le libéralisme économique tel qu’adopté par nos Etats en voie de développement singulièrement la Côte d’ivoire présente des biens faits. Cependant ce libéralisme économique a pour conséquence le libéralisme bancaire conduisant à une exclusion des populations pauvres du système bancaire traditionnel. La nouvelle mesure de taxation sur le mobile banking ne facilitera pas non plus  la tâche aux populations les moins nanties.

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Le gouvernement ivoirien a initié un séminaire pour les PAP 2019-2020 (Les Plans d’Actions Prioritaires) pour un renforcement de son action sociale en vue d’améliorer le bien-être des populations. Dans le même temps depuis le 1er février 2019, une taxe de 7,2% sur les transactions des transferts du mobile banking voit le jour. Cette taxe augmentera les coûts des transactions et conduirait a faire une part belle au secteur informel qui connaitra un accroissement par la baisse des transactions du mobile banking. Le mobile banking étant une alternative pour une inclusion financière des populations connaitra un ralentissement.

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En partant du postulat selon lequel, l’initiative de l’inclusion financière est confiée au secteur bancaire cela entrainerait une exclusion des populations car les banques sont plus axées sur la pérennisation de leurs activités tout en faisant des bénéfices d’où une augmentation des populations moins servies.

L’Etat en adoptant la stratégie de l’inclusion financière avait pour objectif de permettre à une large portion de la population de bénéficier des services financiers pour les pauvres. Avec l’évolution de l’actualité, cela semble annihiler les actions de l’APIF (Agence de la promotion de l’inclusion financière).

En vue de permettre un renforcement de sa politique sociale, l’état penserait à combiner le projet de filets sociaux et celui de l’inclusion financière. Pour cela la mise en place d’une plateforme sous la responsabilité de l’APIF comprenant :

  • Le ministère de l’économie et des finances
  • Les compagnies de téléphonie mobile
  • Le ministère de l’action sociale
  • Les régions
  • Le ministère de l’économie numérique
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Cette plateforme permettrait l’optimisation de l’action sociale du gouvernement en vue de promouvoir l’inclusion financière et donner une dignité financière aux pauvres afin de les responsabiliser pour une autonomisation financière.

 

Par Stephane Ganhi, économiste de développement,

Spécialiste de l’inclusion financière

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