Centrale à charbon,  Des sénégalaises descendent sur Abidjan pour dénoncer la BAD

femmes pêcheurs BAD
Pour Aly Sayne, la centrale à charbon n’est pas à mesure de protéger la pêche. (DR)

Les femmes pécheurs  du Sénégal sont venues exprimer leur mécontentement à Abidjan. Elles souhaitent l’arrêt total de la centrale au charbon  de Sendou, un projet  soutenu par la Banque africaine de développement.  

Symbolique. Des sénégalaises évoluant   dans la pêche ont effectué un déplacement sur Abidjan pour exprimer leur ras-le-bol devant un projet de centrale à charbon à Sendou dans leur pays. La Banque africaine de développement (BAD) qui siège en Côte d’Ivoire finance le projet. Pour elles, c’en est trop.

« Depuis 2009, nous la communauté, nous sommes contre ce projet parce qu’il n’est approprié. Il y a le changement climatique, la mer monte. Nous subissons plusieurs préjudices à savoir économique, environnementale et bien d’autres et l’Etat laisse faire. Notre plaidoyer est que le projet soit arrêté totalement », a indiqué Mama Fatou Samba, de  l’Association des femmes de Khemcom au Sénégal.

Celle-ci a fait ce plaidoyer le mardi 5 novembre 2019, au Plateau en Côte d’Ivoire lors du lancement du rapport de recherche. Pour les organisations de la société civile et leurs différents partenaires, ce rapport de recherche permettra de démontrer les impacts extrêmement négatifs de la centrale sur la vie et les moyens d’existence des femmes ainsi que sur l’environnement. « Nous avons rencontré tous les représentants de l’Etat, à commencer par le chef de village, la mairie, et même le Premier ministre, c’est le Président de la République que nous n’avons pas vu », a-t-elle révélé.

Selon elle, les femmes affectées par le projet sont des transformatrices de produits halieutiques et presque toute l’Afrique de l’Ouest est approvisionnée par leurs produits. Elles achètent le poisson le fument, et le sèchent pour après commercialiser. La centrale à charbon a été installée par l’Etat sénégalais avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), une banque néerlandaise et la Banque ouest africaine de développement (Boad).

« L’événement se situe dans le cadre d’une campagne contre les projets incohérents de la Banque africaine de développement (BAD). Et l’un de ces projets est la centrale à charbon de 125 Mégawat que la Banque africaine de développement a soutenu. Ce projet menace 1000 femmes qu’il a trouvé sur le site en train de faire le séchage de poisson avec le revenu qu’elles utilisent pour nourrir leurs familles », a révélé le directeur de Lumière Synergie pour le développement Aly Sagne.

A l’en croire, le site sur lequel la centrale à charbon est installée, avait fait l’objet d’un lotissement en 1995 et en 1997. Et ceci, pour accueillir les populations agressées par l’érosion côtière et c’était 1433 personnes à loger. Pour M. Aly Sayne, la centrale à charbon n’est pas à mesure de protéger la pêche, car le rejet de l’eau ira directement dans la mer et la centrale à charbon produira 400.000 tonnes de charbon par année. La Côte d’Ivoire abritant le siège de la BAD, les femmes ont effectué le déplacement d’Abidjan pour demander à la BAD d’arrêter définitivement ce projet.

N’Dri Koffi

Lemediacitoyen.com

 

 

 

 

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