Coronavirus, Un ivoirien propose la création d’un comité pluridisciplinaire opérationnel

Jean Marck NYNCÉMON, Expert en Communication des institutions, Ingénieur, Consultant formule des propositions pour venir à bout du coronavirus. L’intégralité de sa contribution
DE LA NÉCESSITÉ DE REPENSER LA RÉPONSE NATIONALE D’URGENCE FACE AU CORONAVIRUS
C’est un secret de polichinelle : le premier modèle institutionnel censé décrypter et décliner les orientations du chef de l’État (contenues dans le rapport du CNS) a rapidement montré des hésitations graves.
Les conséquences visiblement insoupçonnéeséchappent
désormais à la traçabilité clinique, donc difficiles à chiffrer. D’ailleurs, le Premier Ministre Amadou GON COULIBALY vient d’annoncer son auto-confinement par précaution, après avoir été au contact d’une personne testée positive.
En son temps, le modèle classique a donné le lead naturel de la lutte au seul ministère de la santé; les résultats sont connus: l’essoufflement précoce de la dynamique sanitaire, la révélation de scandales, la montée d’une crise de confiance entre l’État et les populations sur la gestion du Covid-19, l’apparition de germes de psychose notamment sur les médias sociaux…
Si le gouvernement multiplie les appels publics à la sérénité, il continue de subsister des préoccupations de fond, justement nourries par le contraste entre les consignes générales données et les actes contre-exemplaires de personnages influents.
Ainsi, contraint à une seconde adresse d’orientation en moins de deux semaines, le Chef de l’État a délivré le 23 mars dernier, un discours qui conforte notre position: l’urgence de repenser le dispositif national actuel…si encore cette intervention sur fond de déception n’est pas une sanction de la fébrilité constatée dans la gestion de la crise.
La présence du coronavirus sur le sol ivoirien est une réalité. C’est une crise multiforme et son champ d’impacts l’est, pareillement. Dans les pays qu’elle a frappés, cette pandémie déclarée comme telle par l’OMS a désossé les infrastructures sanitaires, décimé des familles et ravagé des économies. C’est un drame mondial qui n’épargne aucun pays, y compris les puissances étrangères, et les victimes se comptent par milliers. 
C’est pourquoi, dans la foulée des dernières mesures prises et face à la montée immanquable de la pandémie vers sa phase de maturité (cycle dynamique d’une crise virale), je propose la mise en place urgente d’un comité technique national (CTN-COVID-19) composé de cellules de coordination, de Recherches, d’opérations, de Tics et de suivi-évaluation. Une structure orientée RÉSULTATS, dont le contrôle devra échapper aux ministères, réputés être « déconnectés des réalités du terrain », ainsi que l’affirme une certaine opinion. Pour plus d’efficacité, une telle plateforme pourrait être placée sous l’autorité directe du Comité national de sécurité (CNS) présidé par le Président de la République.
À ce stade de mon propos, je veux être très clair : la situation est grave. Et cette importante plateforme opérationnelle de crise devra absolument mettre en congés tous ces adeptes des titres et parades honorifiques.
En effet, au sein d’une telle structure je pense à des techniciens compétents représentants de ministères et de collectivités locales, des sociologues, des économistes, des leaders reconnus de la société civile organisée, des industriels pharmacologiques, des médecins et autres acteurs assimilés, des fournisseurs de technologies (téléphonie, accès internet et services bancaires automatisés. Objectifs : garantir la qualité continue des services  mobiles et anticiper les besoins de navigation Internet et télévisée, en cas de confinement)…
Bref, de quelques domaines qu’ils fussent issus, les membres du CTN-COVID-19 doivent être des décisionnaires plénipotentiaires, totalement investis par leurs mandants.
Quant au fonctionnement d’un tel appareil de crise, il pourrait s’apprécier à trois niveaux :
Niveau 1: organisation de la réflexion stratégique.
Inspiré du cap fixé par les travaux du CNS, cette étape s’enrichie des expériences réussies de la Chine, s’appuie sur des fruits de la recherche (bio)pharma locale, des données sociologiques nationales, etc. 
Niveau 2: opérationalisation de la stratégie nationale adoptée au niveau 1.
Cet aspect comprend notamment le déploiement préventif avec création d’antennes territoriales effectivement  autonomes et le renforcement des unités existantes, etc.
Niveau 3: Communication globale, suivi et évaluation des opérations
Ici, il s’agit de l’information et de la sensibilisation optimisées, de mesure et analyses d’impacts, des ajustements opérationnels…
En tout état de cause, à la discrétion de l’Autorité, l’axe 1 pourrait être reversé aux missions déjà connues du CNS, quit à attribuer au CTN-COVID-19, un engagement strictement opérationnel. 
Par ailleurs, sur les plans économique et social, le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire de  46,3% (trésor.gouv.ci) et 43,8% de la population est analphabète (Daniel Kablan DUNCAN, Journée internationale de l’alphabétisation 7 octobre 2017). Le pays compte une soixantaine de groupes ethniques auxquels s’ajoute une forte communauté étrangère.
Ces données socio-économiques complexes confèrent au pays, une spécificité identitaire unique, qui réduit clairement les chances de succès d’un modèle social global importé, dans la lutte contre le coronavirus. Il nous faut penser notre propre dispositif, porté par le modèle préconisé plus haut. Celui-ci serait plus apte à prendre en compte les réalités du « terrain Côte d’Ivoire ».
Somme toute, les enjeux de la présente réflexion submergent les défis sanitaires du moment, pour appeler des questions vitales liées aux nivellement durable des inégalités sociales et économiques face à la menace virale. Et au moment de rappeler que la Côte d’Ivoire est sous état d’urgence pour une durée indéterminée, il est à retenir que la convocation de compétences pluridisciplinaires disponibles ainsi que l’adaptation locale des expériences déjà éprouvées ailleurs, restent une chance pour notre pays, dans son combat contre le coronavirus.
Dans un contexte où l’on enregistre heureusement le rétablissement de trois cas, oeuvrons efficacement à circonscrire au plus tôt la capacité étonnement nuisible du Covid-19.
Il faut optimiser les investissements à venir en dotant le pays d’un modèle plus efficace dans la gestion de la crise du coronavirus.
Naturellement, ce modeste début de réflexion, ne saurait prétendre avoir fait le tour de la question. Néanmoins, les humbles pistes sommairement partagées, pourraient mériter de solliciter les contributions éclairées de tous les amoureux de la réflexion concertée.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Jean Marck NYNCÉMON
Expert en Communication des institutions.
Ingénieur, Consultant.
GSM: 00225 41 41 44 00
*Le titre et le surtitre sont de la Rédaction
Lemediacitoyen.com
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