Covid-19, essais cliniques et polémique

    Le débat des essais cliniques liés au coronavirus bat son plein. Le  monde scientifique est en alerte depuis l’avènement de la maladie. Le brainstorming dans les labos pour sauver l’humanité, débouche parfois sur des impairs et la polémique contreproductive s’installe.

    Jean-Paul Mira est un médecin français réputé. 30 ans de métier dans le corps et à la tête  d’une importante unité de l’hôpital Cochin de Paris. Le patron du service réanimation de cet établissement hospitalier  de renom est un habitué des médias.

    Le 1er avril, il est en direct sur la chaine LCI et c’est lui qui mène l’interview face à Camille Locht, directeur de recherche à l’institut national de la santé et de recherche médicale -Inserm-.  

    Cet établissement français d’utilité publique, spécialisé dans la recherche médicale est sur la brèche pour freiner les dégâts du coronavirus. Abordant la piste d’un vaccin BCG contre le covid-19 ,  Jean Paul Mira créera la polémique avec ses propos :

« Si je peux être provocateur, ne devrait-on pas faire cette étude en Afrique ou y’a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation … ou chez les prostituéesqui sont hautement exposées »

  Ces paroles seront jugées inacceptables par le corps médical français et l’opinion publique africaine dénonce en bloc cette « provocation » du professeur Mira.        La diaspora ivoirienne inonde la toile de vidéos sous fond de rumeurs et sensibilise ceux qui vivent au pays sur un total refus d’actes de vaccination. Le réputé directoire de l’assistance public-hôpitaux publics de France condamne les propos du médecin et ce dernier présente ses excuses.

    Ce mea-culpa ne stoppe pas l’indignation. En France le député d’origine magrébine, représentant les français vivant au Maghreb et en l’Afrique de l’ouest M’jid El Guerrab a annoncé avoir  saisi le procureur de Paris pour les propos « discriminatoires » du chef de service réanimation de Cochin.

    Au Maroc, un collectif d’avocats poursuivra Jean Paul Mira en justice.

Embarras, polémique et suite… ?

    A la rédaction, nous avons tenté de joindre le professeur Mira, pour qu’il développe le contexte scientifique de ses paroles provocatrices. Son service n’a pas donné une suite satisfaisante à notre appel.

    Notre interlocuteur a fini par nous raccrocher au nez face à notre insistance. Cela, en s’abritant derrière l’immense flux de malades. A la direction de l’hôpital, Mme Ayoub a d’emblée banalisé les propos de son collaborateur avant d’en minimiser l’impact sur les français.

    Elle finit par nous rappeler pour nous donner un mail sur lequel, nous pouvions poser « nos préoccupations au professeur Mira ». En fait c’est plutôt le mail du service presse qui nous a été remis. Nos questions n’ont toujours pas eu de réponses au moment où nous publions cet article .

    Sur le continent les réactions face aux propos de Mira n’ont pas vraiment fait bouger la plupart des gouvernants. En Cote d’Ivoire seule une laconique réaction du directeur général de la santé au cours d’un des points de presse quotidien sur la pandémie. « La Cote d’Ivoire n’a signé aucun accord pour des tests de vaccin BCG » soutient le professeur Mamadou Samba.

    La pandémie du coronavirus continue de sévir et de décimer la population mondiale. Chaque jour plonge le monde médical dans le désarroi. En Cote d’Ivoire 245 cas de covid-19 ont été recensés officiellement. Et les communes abidjanaise de Marcory et de Cocody sont les plus touchées.

Armand Ire, correspondant France

Lemediacitoyen.com

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