Covid-19 , Me Loukou Josué Kouamé,( APCI) : “Les personnes handicapées n’ont pas été contactées”

covid19 Me loukou Josué Kouamé
MeLoukou Josué Kouamé, président de l'Association des Paralysés de Côte d'Ivoire. (DR)

    L’ambiance de riposte face à la Covid-19 impacte durement les personnes vulnérables. Les personnes handicapées, en première ligne, ne se sentent pas suffisamment prises en compte par les autorités dans l’élan de solidarité nationale . Interview avec  Maitre Loukou Josué KOUAME, président de l’Association des Paralysés de Côte d’Ivoire (APCI).

   Pourriez-vous présenter brièvement l’APCI ?

    Notre organisation est un mouvement national de représentation de toutes les personnes victimes d’une déficience corporelle et/ou avec des troubles associés, vivant sur toute l’étendue du territoire national  sans distinction de langue, de religion et de nationalité.

    Quel est le nombre de personnes handicapées en Côte d’Ivoire?

    Selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2014, notre pays compte environ 453.000 personnes handicapées. Par opposition aux estimations de l’organisation mondiale de la santé, la population des personnes handicapées représente une proportion de 15% de la population nationale.

    Comment la pandémie  du Covid-19 impacte-elle  les personnes handicapées?

    Alors si nous acceptons sans polémiquer le résultat du RGPH de 2014, je dirai que c’est regrettable, frustrant et décevant que le modeste nombre de 453.000 n’émeut et n’interpelle en rien la sensibilité de nos décideurs et acteurs politiques.

    En effet, nous avions travaillé à encourager nos membres à démontrer leurs capacités à exercer un métier et vaincre la pauvreté. Ainsi, sans attendre qu’ils aient des financements, beaucoup ont appris les métiers de la couture, de la cordonnerie, de l’électronique, de la sculpture, de la pâtisserie, d’artiste chanteur, de l’esthétique, de commerce…alors à l’instar de tous les hommes de métiers, nos membres sont terrés chez eux car leurs activités affectées par la pandémie du COVID-19.  

     Le ministère de la Solidarité n’a-t-il pas pris en compte les organisations de personnes handicapées dans l’assistance Covid-19 ?

    Vous savez, les personnes handicapées sans le vouloir, se présentent comme la première victime même de cette pandémie dans notre pays en voie de développement. Et apprendre que depuis la mise en place des mesures de riposte et de l’enclenchement de l’élan de solidarité national suite à l’appel du Président de la République, les faitières des organisations de personnes handicapées n’ont pas été contactées pour être mises en mission pour sensibiliser les familles de nos membres et leur témoigner le soutien de l’Etat.   

    Dans une  vidéo sur les réseaux sociaux, vous interpellez l’opinion sur cet oubli. Y a-t-il un déficit de communication entre vous et les autorités ?

    Ma vidéo sur les réseaux sociaux, se veut être un cri de cœur. Je suis le représentant moral de mes membres. Et puis, face à l’oubli dont les personnes handicapées dans leur ensemble font l’objet, je me suis vu contraint de tirer sur  la sonnette d’alarme. Pour nous à l’APCI, Madame le Ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la lutte contre la pauvreté, devra compter avec l’entité sociale au premier rang de la vulnérabilité que sont les personnes handicapées.

    Quel est votre  appel aux personnes privées et autres organisations qui  font des aides en ce moment ?

    Souvent, ceux que vous appelez personnes privées et organisations non gouvernementale, mais que nous appelons nos bienfaiteurs, quoi que n’ignorant pas notre présence dans la société, ne savent pas où nous retrouver. Alors, en profitant de votre micro, nous voudrons leur dire que nos faitières sont présentes soit au plateau avec la Fédération des Associations pour la promotion sociale des Handicapés de Côte d’Ivoire(FAHCI), située à 50 mètre du consulat de France et en face de la CAISTAB.

    Quel message particulier aimeriez-vous adresser aux personnes handicapées de Côte d’ Ivoire?

    Nous voudrions dire aux personnes handicapées de prier mais d’exprimer par le canal des réseaux sociaux leur cri de cœur. Nous devons avoir le courage d’adresser à l’Etat leur souhait et attente.

Interview réalisée par 

Nesmon De Laure 

Lemediacitoyen.com 

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