Décès de Bernard Dadié, un hommage national annoncé

Décès de Bernard Dadié, un hommage national annoncé
Bernard Dadié, engagé jusqu'au bout du souffle. (DR)

La Côte d’Ivoire compte rendre hommage au père de sa littérature d’expression française.  Bandama Maurice, ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie l’a annoncé ce 11 mars 2019.

Fin des supputations. « Sur instruction de Monsieur le Président de la République, et en liaison avec sa famille et les acteurs du monde de la Culture, un hommage national sera rendu à l’illustre défunt en raison du modèle de vie qu’il symbolise pour les jeunes générations et de la place majeure qu’il occupe dans le champ des Belles-Lettres », annonce ce lundi 11 mars, le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Bernard Dadié via la page facebook de son département.


Bernard Dadié, figure de proue de la littérature ivoirienne a rangé sa plume ce 09 Mars 2019 à l’âge de 103 ans. Né à Assinie, au Sud de la Côte d’Ivoire, Bernard Binlin Dadié ou Bernard Abou Koffi Binlin Dadié à l’état-civil, était un écrivain ivoirien, fils de Gabriel DADIE compagnon de lutte du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, d’où son engagement en politique.

Il est auteur d’une bibliographie prolifique, composée de poésies, de romans, de chroniques, de contes traditionnels et en grande partie, de pièces théâtrales. Climbié, Monsieur Thogo-Gnini, Béatrice du Congo, Les Voix dans le vent, Iles de tempête, Un Nègre à Paris, Patron de New York, La Ville où nul, Commandant Taureault et ses nègres, Le Pagne noir, La Ronde des jours, La Ronde des jours … sont là quelques titres sortis de la forge littéraire de Dadié. Ancien pensionnaire de l’école normale William-Ponty de Gorée,

Il a travaillé pendant dix ans à l’IFAN (Institut Fondamental d’Afrique noire) de Dakar avant de rentrer en Côte d’Ivoire en 1947 pour militer au sein du RDA (Rassemblement Démocratique Africain). Il fut emprisonné pendant 16 mois, à la suite des troubles de février 1949. A l’indépendance de la Côte d’Ivoire, occupe successivement, les postes de chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d’inspecteur général des Arts et Lettres, et devient Ministre de la Culture et de l’Information en 1977. En 1965, son œuvre intitulée Patron de New York lu permet d’obtenir le Grand prix littéraire d’Afrique noire.

 En 2016, pour son engagement en faveur de la culture africaine, il obtient le prix UNESCO/UNAM. Le 09 Mars 2017, il s’est vu décerner le Grand Prix des mécènes de l’édition 2016 des Grands Prix des associations littéraires à Yaoundé, pour toute sa bibliographie. Fier d’être africain, Dadié produisait des œuvres militantes axées sur la dénonciation du colonialisme. Il tentait d’inverser le regard porté sur le monde. Sa littérature était émancipatrice. Avec sa disparition, « La Côte d’Ivoire vient de perdre son plus grand écrivain. Nous-nous inclinons devant sa mémoire » comme l’a déclaré ministre ivoirien de la culture, Maurice Bandaman. Que l’âme de Dadié repose en paix.

 Elvis OUFFOUE

Lemediacitoyen.com

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