En Côte d’Ivoire, précisément dans la commune de Yopougon (Abidjan-ouest), nous avons constaté des problèmes liés au nouveau mode opératoire des inscriptions en ligne du certificat d’étude primaire élémentaire (CEPE) dès son ouverture ce jeudi 1er août.
Il est 6h30, parents, étudiants, débrouillards, travailleurs, chacun vaque à ses occupations mais reste connecté à son téléphone portable pour faire l’inscription en ligne.
Certains se dirigent vers les cybercafés, les inspections pour des renseignements d’autres vers les gérants de cabines téléphoniques, pour trouver la place dans les meilleures écoles et éviter les problèmes liés au réseau internet. Des parents d’élèves sollicitent de l’aide de volontaires plus avertis. D’autres se dirigent directement dans les écoles pour plus de renseignement. Dans ce va et vient, deux phrases son répétées dans un français approximatif : « problème de réseaux » «les places ne sont plus disponibles je vais faire transfert encore pour reprendre».
Dans l’après-midi de ce 1er août, dans la cité Saco (Yopougon à droite) une femme vêtue d’un boubou rouge et portant un foulard noire, arrive, toute fatiguée : ‘’ enfin j’ai pu faire l’inscription de mon fils, depuis minuit je ne dors pas’’ s’exprime-t-elle à haute voix. Pour la dame elle se sent heureuse car elle a voulu mettre son enfant dans une école privé et cela a été le cas. Mais pas sans difficultés selon elle.
De l’autre côté de la route, un homme, se dispute avec un parent concernant les difficultés qu’ils ont rencontrées pour finaliser l’inscription en ligne. « Ma fille a eu 156 points. Je voulais la mettre dans une bonne école publique, depuis minuit je me suis réveillé, mais compte tenu du problème de réseau, je n’ai pas réussi à finaliser son inscription.»
Pour ce monsieur, la meilleure des places pour sa fille est dans une école publique mais il continue toujours d’essayer. Le vendredi 02 août, aux environs de 18h30 au quartier Wassakara (Yopougon) dans un cybercafé, hommes femmes, enfants, tous sont réunis pour un même objectif : l’orientation en ligne. « Je dois trouver une bonne place pour ma fille », affirme un parent d’élève. cette opération a permis à certains parents de se déplacer compte tenu du problème de réseau, par contre pour monsieur Koné Guy cela n’a pas été le cas, « J’ai fait l’inscription de mon fils sans me déplacer et aussi je suis heureux cas cette innovation m’a permis de trouver une école pour mon fils juste à côté de la maison » s’exprime-t-il avec joie.
La difficulté que nous constatons sur le terrain, est l’envie des parents d’inscrire leurs enfants dans les écoles dites d’excellence. Selon eux, lorsqu’ils renseignent le formulaire,on leur dit qu’il n’y a plus de places. Ce qui fait douter à certains, la transparence du procédé. Mais ce n’est pas l’avis de Aka Edouard, président de l’Union Nationale des Parents et Etudiants de Côte d’Ivoire. Lui estime que tout va bien dans l’ensemble. Contrairement à certaines personnes interrogées, lui, n’enregistre pas de problème. « Il n’y a pas eu de plainte au niveau des parents, au contraire cette innovation a facilité la tâche en réduisant le déplacement », pense-t-il. .
Officiellement, l’orientation en ligne vise à impliquer davantage les parents d’élèves. C’est ce que déclare Ayekoe Kobon Jérôme, directeur des orientations et des bourses au ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement Technique, lors d’une conférence de presse au siège de la structure du plateau : «Cette innovation doit réduire les plaintes en ce qui concerne les orientations et à donner l’opportunité aux parents d’être responsable de l’affectation de leurs enfants. »
D’habitude, les élèves aidés par leurs parents, avaient la possibilité de choisir entre trois établissements. Ensuite il revenait aux autorités de l’éducation nationale de les orienter dans les établissements selon les points obtenus. Les résultats étaient affichés dans le journal de service public Fraternité Matin. Si pour l’orientation en ligne le nombre de points semble être pris en compte, la différence est que cette fois, le parent semble être seul devant ses responsabilités et sa connexion internet.
Selon la direction de l’orientation et des bourses, c’est le succès de la phase pilote qui a motivé qu’on étende la nouvelle méthode.
Ruth Assoko (stagiaire)
Lemediacitoyen.com
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