Inclusion financière , la stratégie mise sur le digital, objectif : couvrir 60%  des cibles en 2024

Les femmes du secteur informel et des zones rurales, l'une des cibles de l'inclusion financière (DR)

La stratégie de l’inclusion financière en Côte d’Ivoire 2019-2024 est désormais connue. L’idée est de migrer de 40% en 2017 à 60% en 2024. Les cibles sont, entre autres,  les femmes, les jeunes et les populations des zones rurales.

 

La Stratégie nationale d’inclusion financière 2019-2024 a été officiellement lancée le 26 juin 2019 à Abidjan-Plateau. La vision  porte sur des cibles que sont les femmes, les jeunes,  les micros et petites entreprises et les acteurs du secteur informel.

« L’amélioration de l’accès aux services financiers de ces cibles devrait être assurée grâce aux partenariats innovants », affirme Caroline Tioman, conseillère technique du ministre de l’Economie et des Finances chargée de l’inclusion financière.

Elle indique que « la stratégie vise une adaptation et une meilleure couverture géographique de l’offre des services financiers, notamment en milieu rural en s’appuyant sur la finance digitale, la protection des clients l’éducation financière ». L’objectif est accroître le taux d’inclusion financière qui était de 40% en 2017 à 60% en 2024.

5 axes stratégiques identifiés

Cinq axes stratégiques ont été identifiés. « L’amélioration de l’accès aux services financiers des populations vulnérables, de la promotion de la finance numérique, de la protection des clients, l’éducation financière de la population, ensuite une réglementation qui se veut évolutive adaptée et une supervision plus efficace et enfin un cadre fiscal et des politiques favorables à l’inclusion financière. »

A en croire la conseillère du ministre de l’Economie et des Finances, présentatrice de la stratégie,  le premier axe vise l’accès au financement pour « renforcer l’autonomisation des femmes en milieu rural, déployer à grande échelle, les services de dépôts pour les populations en milieu rural, en particulier les femmes, accroître les services financiers et non financiers pour les populations à faible revenu, notamment les jeunes ».

Caroline Tioman, conseillère technique chargée de l’inclusion financière lors de la présentation de la stratégie nationale le 26 juin 2019 à Abidjan. (DR)

L’axe de la finance numérique a pour objectif de promouvoir une  stratégie d’infrastructure commerciale « afin de vulgariser l’utilisation des moyens de paiement numérique. Ensuite d’améliorer les réseaux existants, dématérialiser les opérations financières de l’Etat afin de faciliter la collecte des recettes et des paiements, et le paiement des dépenses », explique la conseillère technique. Il s’agit également d’encourager les offres de services numériques en zone rurale.

Pour ce qui concerne l’éducation financière, le pays entend mettre en œuvre des actions visant à accroître la confiance des consommateurs et des entreprises dans le marché, promouvoir le e commerce en adaptant la législation, renforcer les capacités des cibles afin de les préparer à utiliser judicieusement les services financiers pour le développement de leurs activités. Il s’agit également de la formalisation des actions des  acteurs du secteur informel.

Le quatrième axe stratégique met l’accent sur la réglementation. A ce niveau, la Côte d’Ivoire veut adapter le cadre légal et renforcer le dispositif de contrôle axé sur la maîtrise des risques liés aux activités des secteurs de la micro-finance et des assurances.

Abordant le  cadre fiscal et des politiques favorables à l’inclusion financière, Caroline Tioman précise qu’il s’agit favoriser le dialogue permanent entre les acteurs. Elle mentionne qu’il est prévu des mesures fiscales en vue de soutenir l’inclusion financière et de  soutenir le développement de service financier durable, diversifié.

Réduire la proportion des populations vulnérables et exclues

L’Agence de Promotion de l’Inclusion Financière (APIF) créée en 2018 incarne le cadre institutionnel de mise en œuvre. Un mécanisme de suivi et évaluation est mis en place.  Les indicateurs concernent l’accès, l’utilisation et la qualité.

Selon les estimations, le plan 2019-2024 devrait réduire la proportion des populations vulnérables et exclues de 44% en 2017 à 15% en 2024 ; un taux de bancarisation de 50%, un taux de pénétration des institutions de micro-finance de 30% et un taux de pénétration de la finance numérique de 60%.

Commentant la stratégie ivoirienne 2019-2024, le gouverneur de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Koné, salue « la démarche participative » qui s’adapte « aux meilleurs pratiques en la matière ». Il note que la démarche a réuni « toutes les parties prenantes à savoir les fournisseurs des services financiers, les associations professionnels, les acteurs des secteurs privé et public, les partenaires au développement, les associations de consommateurs, l’administration publique ainsi que les experts et  personnes ressources (…) le principal défi est celui de la mise en œuvre  »

Nesmon De Laure

Lemediacitoyen.com

Lire aussi:
Covid-19, leçons d’une crise pour  le secteur informel

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*