La participation politique des jeunes face à la Covid-19, les défis

La participation politique des jeunes
Angelina Niangoran, sécrétaire àl'organisation adjointe de l'association Peace in Campus

    La participation politique des jeunes est un sujet en examen. Tant les jeunes ne sont pas toujours présents pendant les débats. C’est dans cette ambiance que le corona s’est invité . Pour freiner son évolution, un certain nombre de mesures restrictives appelées les  “ gestes barrières ‘’ sont à respecter. Au nombre de celles-ci, la distanciation physique.

       Cependant, la distanciation physique visant à empêcher la propagation de la pandémie de COVID-19 a modifié la vie quotidienne et la façon dont les gens interagissent dans le monde entier.

       Dans un monde où il faut se tenir à l’écart des autres, la  participation politique des jeunes pourrait être entravée. En période normale, le pourcentage de jeunes qui participent à la vie publique dans le monde est faible. 

      S’il est vrai que les jeunes s’intéressent peu à la vie publique dans le monde, la pandémie à Corona virus vient aggraver cette situation.

 

La participation politique des jeunes
Ben Coulibaly, coordonnateur de projet au Foscao

       En Côte d’Ivoire, la situation n’est pas différente. Très peu de jeunes participent aux processus électoraux bien que la jeunesse représente une partie importante de la population. La Covid-19 a porté un coup aux activités de la société civile visant à emmener les jeunes à s’intéresser à la vie publique. C’est le cas du Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest section Côte d’Ivoire (FOSCAO-CI). Pour le coordonnateur de projet de cette organisation Ben Coulibaly, << En début mars, suite à l’apparition des premiers cas de Covid-19 en Côte d’Ivoire , le FOSCAO-CI a dû suspendre ses activités pour faire une nouvelle programmation respectueuses des restrictions imposées par la Covid-19. C’est ainsi que le format des activités de formation et de sensibilisation des jeunes sur le processus électoral a été revu, entrainant une réduction du nombre de bénéficiaires >>.

     Toute chose qui ne leur a pas permis d’intensifier et de multiplier l’ accompagnement à l’attention des jeunes en vue d’une réelle appropriation du processus électoral. Toutefois, il estime que la maîitrise de l’évolution de la pandémie en Côte d’Ivoire devrait être une opportunité pour les jeunes. Ils pourraient reprendre leur place dans la vie publique.  Ainsi, pour lui, afin de pousser les jeunes à s’approprier la vie publique, << il faut renforcer l’accompagnement sur la gestion citoyenne notamment la création de club EDHC (Education aux Droits de l’Homme et à la Citoyenneté) dans les lycées et collèges, former les jeunes sur la politique, le leadership, l’engagement communautaire, le suivi des politiques publiques. Ensuite, il faudra instituer un quota de représentativité des jeunes dans les assemblées élues, accorder une subvention des organisations de jeunesses et promouvoir la vie associative >>. Pour M. Coulibaly, l’appropriation des processus électoraux par les jeunes au regard de l’important poids démographique qu’ils représentent, 77,7% de la population (RGPH-Recensement Général de la Population et de l’Habitat- 2014) contribuera à l’amélioration de la qualité de l’offre politique et à accroitre la redevabilité des gouvernants. Enfin, une forte participation des jeunes à la vie publique rendra effective la démocratie participative, toute chose qui conduira inéluctablement vers l’Etat-Nation.

    Quant à Angelina Niangoran, secrétaire à l’organisation adjointe 1 de l’association Peace In Campus, elle ne pense pas que la covid -19 ait un impact réel sur la participation politique des jeunes. Néanmoins, elle pense que pour emmener les jeunes à s’intéresser au processus électoral en plein covid-19.

La participation politique des jeunes

     << Il faut juste les rassurer en leur expliquant qu’en respectant les mesures barrières, ils ne courent pas de risques de contamination, et mettre en place des dispositifs en place sur le terrain pour une réelle protection >>, argue-t-elle.

     Aussi, aux jeunes qui hésitent à prendre part au processus électoral, elle conseille : << Je peux dire que c’est un devoir qu’ils doivent respecter. Mais au-delà d’être un devoir c’est un droit qui leur permet d’être acteurs plutôt que d’être des spectateurs et de subir les choses.>> Elle souhaite que les jeunes prennent leurs responsabilités et s’engagent davantage dans les processus électoraux. Ils doivent faire entendre leur voix et faire connaître leur réalité à la nation. Ils doivent aussi proposer des perspectives de solutions qui conviennent aux problèmes.

 La question est mondiale. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a estimé au cours de la réunion du conseil de sécurité du 27 Avril 2020 que seulement 2,2% de parlementaires dans le monde ont moins de 30 ans. Il a jugé qu’il n’était pas surprenant de constater une baisse du taux de participation des jeunes électeurs dans le monde du fait de la covid. Un taux qui est déjà faible. 

Délorès Pie

Lemediacitoyen.com 

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