Linda Kouamé dite Encre des Etoiles, championne 2019 de slam en Côte d’Ivoire vient d’être qualifiée pour la demi-finale de la Coupe du monde . La compétition a eu lieu via zoom ce 20 mai 2020 à cause des restrictions de voyage. Et elle a obtenu 85, 5 points avec 1,3 point d’écart avec le candidat classé après elle. L’ivoirienne a, entre autres, déclamé son texte engagé contre le viol. Interviewée après sa victoire, l’Encre des Etoiles adresse un message aux victimes de ce crime sexuel.
Vous venez d’être qualifiée pour la demi-finale de la coupe du monde de slam. Une coupe, qui se passe dans des conditions inhabituelles, c’est-à-dire via zoom. Qu’est ce qui a fait la différence au soir de ce mercredi 20 mai 2020 selon vous ?
Je pense que les thèmes abordés ont valu ma qualification. Sinon, la connexion internet, comparée à celle des autres pays n’était pas de bonne qualité. En gros la technique n’était à la hauteur.
Malgré les problèmes techniques, vous avez été à la hauteur. Pourquoi avoir choisi les thèmes du Viol, changement climatique et de l’injustice en Afrique pour vos déclamations ? Etaient-ils imposés ?
Non. Le choix était Libre. J’ai voulu transcrire la tendance que vit le monde. J’aborde le Changement climatique avec le texte « notre monde brûle » pour attirer l’attention. Le texte « Je viens de là » dépeint l’injustice en Afrique Et « innocence violée » est le texte qui dénonce le viol. Un phénomène qui perdure dans notre société
Justement on se souvient que le thème du viol vous a fait remporter le championnat 2019 en Côte d’Ivoire. Quel message ce soir pour les victimes?
C’est douloureux de voir son corps et ses sentiments traités ainsi. De voir une partie de soi disparaître dans le plaisir d’un sadique. Mon message est de dire aux victimes que je comprends leur douleur car j’ai vécu le viol et même si cela était de loin. Cette société qui juge les victimes est sans raison. Il faut éviter de juger la victime.
Vous avez aussi déclamé contre l’injustice et le changement climatique. Pourquoi ?
Je m’intéresse aussi au changement climatique pour attirer le regard sur les dégâts que nos gestes occasionnent. Par ailleurs, le texte « Je viens de là » est une caricature de mon Afrique que j’aime tant mais qui n’est pas comme on aurait souhaité qu’elle soit. Je dénonce la dictature et je m’intéresse à l’image de la femme et à celle de la jeune fille.
Quel candidat craignez-vous pour la demi-finale ?
Tous les candidats sont bons et je les respecte. On ne sait pas ce qui peut se passer. La plupart des slameurs ont une très bonne connexion internet. Mais j’ai confiance à la plume orange -blanc-vert.
Votre regard sur le slam féminin en Côte d’Ivoire ?
Il est vrai qu’il a peu de femmes au micro dans notre pays mais le slam féminin est très bien représenté sur la scène mondiale par Amee la slameuse. La Diva du slam ivoirien qui est notre mère. Après il y’a de nouvelles filles … Je sens la prochaine coupe dans les bras d’une autre fille. – Je ne connais pas l’histoire des autres pays mais les slameurs ivoiriens sont les meilleurs. Ils étaient là et ils sont là et ils le seront jusqu’à la fin . En plus, nous avons le meilleur public de slam .J’adore.
Propos recueillis par Nesmon De Laure
Lemediacitoyen.com
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