Libertés publiques, la coordinatrice de No-vox en Côte d’Ivoire dénonce des menaces contre elle

Yvonne Toba No-vox Côte d'Ivoire
Yvonne Toba, coordinatrice du mouvement citoyen No-vox en Côte d'Ivoire (DR)

Engagée contre l’accaparement des terres et pour les droits de la paysannerie, Yvonne Toba, coordinatrice du mouvement citoyen No-vox dénonce subir des menaces. Ci après , l’intégralité de son communiqué de presse. 

Communiqué de presse

Harcèlement et menace de Yvonne TOBA coordinatrice générale de No-Vox Côte d’ivoire

Le 22 décembre 2019, No Vox – Côte d’Ivoire a tenu une conférence de presse pour la sortie de son rapport « Resister contre l’extractivisme, La communauté de N’dakouassikro revendique ses droits ».

Depuis le début de cette lutte auprès de la communauté de N’dakouassikro, je suis harcelée et menacée.
Tout a commencé en Octobre où No-Vox Côte d’ivoire et d’autres mouvements alliés se sont engagés dans la lutte pour réclamer la libération du journaliste et fils de la communauté Konan Yao Hubert arrêté pour avoir soutenu sa communauté. J’ai organisé une conférence de presse et des campagnes en ligne pour dénoncer cette injustice et violation de droit de l’homme. Pendant cette période d’action de dénonciation qui a duré 3 mois, j’ai reçu plusieurs messages Facebook d’injures et intimidations. Chose que j’ai banalisé pour me concentrer sur l’essentiel.
Malheureusement les choses se sont amplifiées après la sortie de notre rapport sur les différentes violations des droits des communautés villageoises de N’DAKOUASSIKRO en lien avec le projet d’exploitation minière. En début janvier j’ai reçu deux appels de numéros masqués au bout du fil des personnes qui semblaient savoir où j’habite et avec qui je vis. Leurs menaces impliquaient ma famille. Une semaine après ces appels, je reçois encore un autre message d’un faux compte Facebook( avatar) qui disait « qu’ils savent où me trouver donc je ne paie rien pour attendre »
Ce qui m’a obligé à quitter la maison familiale pour ne pas m’exposer et exposer ma famille.

Dans ce rapport, No Vox CI décrit les violations des droits humains de la communauté de N’dakouassikro du fait d’un projet de mine d’or dans le village. En effet, non seulement ce projet viole le droit des communautés à la consultation et à la participation, mais en plus les autorités ont violé les droits des leaders du village qui s’opposaient a ce projet en les persécutant. Un fils du village est ainsi détenu depuis plus de six mois. Avant lui, l’ancien président des jeunes du village avait été arrêté et détenu pendant 3 jours et le nouveau président des jeunes avait été une fois interpellé nuitamment par la gendarmerie de Djekanou.

Avoir donc fait mon travail de dénonciation des injustices et des violations des droits humains me vaut de vivre dans la crainte.

En tant que Coordinatrice de No-Vox Côte d’ivoire, je considère qu’aucun défenseurs de droits ne devrait être ainsi persécuté pour avoir simplement fait son devoir. Je ne renoncerai pas à mes activités et valeurs face à cette stratégie de dissuasion par la peur. Au contraire, cela renforce ma conviction quant à la nécessité de mon travail auprès des communauté face à ceux qui viennent les piller.

Je dénonce donc ces agissements lâches et lamentables et refuse de céder à cette tentative d’intimidation et compte bien continuer à soutenir la communauté de N’dakouassikro jusqu’à l’abandon total du projet de mine.

Je prends la communauté nationale et internationale à témoin sur cette situation.

Yvonne Toba
Coordinatrice de No-Vox Côte d’ivoire

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