Libre Opinion/ De la crédibilité de certaines organisations de la société civile/ Marius Comoé, président de la FACA-CI

Marius Comoé est le  président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de côte d’Ivoire (FACA-CI). Avec son accord, nous publions son constat au sujet de la mauvaise foi de certaines organisations de la société civile qu’il a remis au goût du jour sur les réseaux sociaux ce 25 septembre 2019.  

«  »Il y a exactement un peu plus de 07 mois, nous publions ce qui suit:

Depuis un peu plus d’une vingtaine d’années, la sphère humanitaire s’est particulièrement développée avec une croissance exponentielle du nombre d’ONG et autres types d’Organisations de la Société Civile.

Si le développement de ces Associations et ONG progresse, c’est en partie parce que les Etats et ceux qui les gouvernent sont incapables de remplir pour certains (Dieu seul sait s’ils sont les plus nombreux), leurs missions auprès de leurs peuples.

Cependant, et malgré leur nécessité avérée, l’on fait de plus en plus l’amer constat de ce que ces Organisations de la Société Civile connaissent une perte de crédibilité et d’image, tant vis-à-vis de l’opinion publique que des Partenaires Techniques et Financiers.

Une perte de crédibilité et d’efficacité opérationnelle dans certains contextes, liée à une certaine forme d’instrumentalisation, avec pour corollaire la corruption et autres types de détournements des cotisations des Membres; y compris les fonds à leur allouer par certains de leurs Partenaires Financiers.

Au-delà du thème de la corruption et du détournement, la question du dilemme est centrale pour les humanitaires que sont ces Organisations de la Société Civile; car elle renvoie à la dialectique permanente de l’impact (positif ou non) que leurs actions génèrent sur l’environnement et le quotidien des populations.

De même, le niveau de formation académique de certains de leurs Leaders constitue un frein à la mise en œuvre véritable des objectifs qu’ils s’assignent.

Comment peut-on vouloir défendre le droit et assurer la protection des intérêts de ses Concitoyens, lorsqu’on est soi-même analphabète et donc ignorant du droit ?

Nous trouvons également inconcevable, déplorable et même pitoyable que ce milieu pullule d’individus qui ont eu un passé triste avec l’univers carcéral, suite à des emprisonnements à des peines privatives de liberté, soit pour corruption, soit pour crime comme le proscrit la Loi N° 60-315 du 21 septembre 1960, de la République de Côte d’Ivoire relative aux Associations, en son article 3, qui stipule que <<sous peine de nullité de l’Association, les Membres chargés de l’administration ou de la direction d’une Association, doivent jouir des droits de Citoyens de Côte d’Ivoire et ne pas avoir encourus de condamnation comportant la perte des droits civiques, ni des condamnations à des peines criminelles ou correctionnelles >>.

Malgré, cette disposition de la Loi, l’on note la présence à la tête de certaines ONG ou Organisations de la Société Civile, sous nos cieux, de Repris de Justice, sans foi ni loi, dont le seul mérite est d’être des SATTELITES au sein de la Société Civile pour le Régime au Pouvoir, avec comme mode de fonctionnement par excellence, l’usage du chantage pour extorquer des fonds à leurs victimes.

Or, nous savons tous que le rôle primordial des ONG et autres types d’Associations de la Société Civile est de s’engager, à la fois dans une défense réaffirmée des principes de l’action humanitaire (humanité, impartialité, indépendance et neutralité opérationnelle), et dans la prévention, ainsi que l’atténuation des risques de corruption, dans un souci de transparence renforcée, envers les Bénéficiaires, mais aussi les Donateurs Privés et autres Bailleurs de fonds.

D’ailleurs, la corruption au sein des ONG et autres Associations de la Société Civile est perçue par beaucoup de nos Concitoyens aujourd’hui, comme un risque majeur, avec des conséquences irréversibles pour les Acteurs humanitaires et leurs activités, pouvant susciter ou provoquer la remise en cause de leur crédibilité et de leur notoriété.

En fait, ce qui est particulièrement choquant chez ces nouveaux « Seigneurs » Véreux des ONG de l’humanitaire et du développement, c’est leur attitude supérieure et prétentieuse de Citoyens Nantis, de penser pouvoir comprendre et aider les plus Déshérités, en vivant très au-dessus de la condition de vie de ceux qu’ils sont censés aider ou défendre.

Il y a là, une arrogance dans cette nouvelle caste de Parvenus bons teints, qui se sont fait leur nid dans cette filière de l’humanitaire depuis plus d’une vingtaine d’années, en se foutant éperdument de la réalité et des solutions constructives de long terme, à imaginer et à proposer pour les plus démunis.

Sans parler des alternatives viables pour résorber la misère et la souffrance des peuples sans distinction.

Ces Pontes et Experts de l’imposture et de la filouterie en tous genres font régresser la Société, en étant incapables d’instaurer un contrôle de l’action publique des Gouvernants, dans le cadre de l’évaluation du niveau de vie des ménages.

Excusez du peu, mais d’évidence, ces « Seigneurs » de l’humanitaire sont plus nuisibles que profitables pour ceux qu’ils disent vouloir aider, car ils créent un fossé de plus; qui est celui de la rancœur auprès des pauvres, qui se sentent du coup considérés comme des populations inférieures qui devraient accepter les suffisances et les bonnes paroles et techniques hautement spécialisées de ces soi-disant « Rois » et « Empereurs » de cette nouvelle génération d’humanitaire.

Ils devraient plutôt s’adresser aux Puissants et Gouvernants de ce monde pour leur rappeler leurs devoirs vis à vis de leurs peuples, que de perdre leur énergie à quémander des dons auprès des Pouvoirs Publics, des Opérateurs Économiques et autres Bailleurs de fonds.

Des Dons qui ne servent du reste pas et toujours ceux pour qui, ils sont alloués.

Au moins, cela aurait l’avantage de voir toutes ces ONG et Associations en tous genres, de gueuler comme des vaux auprès des Puissants, pour que ce monde soit moins stupide et un peu plus harmonieux.

Simple opinion.

Marius Comoé,   président de la Fédération des associations

de consommateurs actifs de côte d’Ivoire (FACA-CI)

Lemediacitoyen.com

  • NB: Le titre et le surtitre sont de la Redaction
Lire aussi:
Covid-19, Dr Alain Tresor Diby, sociologue: “ stress, obsession, ce qui peut se passer à la levée des restrictions"

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*