Lutte contre l’accaparement des bords de lagune, les pêcheurs du village Bidjan-Santai briefés 

L’atelier communautaire a eu lieu le 14 septembre 2019. (DR)

Un atelier communautaire a réuni les pêcheurs du village Bidjan-Santai (Yopougon) le 14 septembre 2019 pour leur faire connaitre leurs droits. C’est une initiative de la plateforme No Vox Côte d’Ivoire, la voix des sans voix.

Les pêcheurs du village Bidjan-Santai dans la commune de Yopougon s’inquiètent de la rareté de poissons et de la pollution. Pour en savoir davantage sur les voies et moyens pour y faire face, ils ont confié leur crainte à la plateforme No vox Côte d’Ivoire , la voix des sans voix, coordonnée par Yvonne Toba. Cette dernière a organisé un atelier communautaire à leur endroit le 14 septembre 2019. Objectif: leur faire connaitre leurs droits. 

A en croire le communiqué de presse dont lemediacitoyen.com a reçu copie, la crainte des pêcheurs se résume ainsi : « il y a encore quelques années, il suffisait de quelques heures pour avoir la pêche du jour, alors que maintenant ils doivent sortir plusieurs fois dans la journée. Un pêcheur rapporte que l’installation des cimenteries à l’embouchure du Banco empêche les poissons de s’y reproduire… » Soupçons fondés ou pas ? Une expertise pourrait situer l’opinion.

Toutefois, Coline Hubert, juriste volontaire chez No Vox rappelle que la Constitution de Côte d’Ivoire reconnaît des droits pour tous et que les pêcheurs en bénéficient. « Elle a présenté la Déclaration de l’ONU sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant en zones rurale. Cette Déclaration est le fruit de 20 ans de lutte du mouvement paysan international La Via Campesina et elle comporte aussi des droits spécifiques aux pêcheurs, comme le droit aux zones de pêche ou aux moyens de production et transformation. Elle a invité les pêcheurs à se saisir de ce texte pour le faire respecter en Côte d’Ivoire, pour qu’il prenne un visage humain », mentionne le texte.

Ange David BAIMEY du mouvement Grain, a présenté l’exemple de communautés au Sénégal qui ont pu résister à l’accaparement de leur terre en s’organisant entre eux pour lutter. Il a dit aux pêcheurs qu’ils peuvent et doivent s’organiser ensemble pour lutter.
« Il a expliqué aux pêcheurs que les autorités doivent demander leur consentement avant de prendre des décisions venant affecter leurs ressources et leurs conditions de travail. Il les a encouragés à s’organiser pour être à même d’échanger avec les autorités mais aussi pour se soutenir dans les luttes et soutenir les luttes dans le secteur de la pêche, comme la lutte des mareyeuses d’Abobo-Doumé ».

Yvonne TOBA, coordinatrice de No Vox Côte d’Ivoire, signale que cette formation est la première phase d’une série de formations qui se feront avec plusieurs communautés de pêcheurs artisans, en vu de leurs indiquer leurs droits et les accompagner dans leur organisation.

Selon elle, cet atelier répond à la demande des pêcheurs qui connaissent des conditions de travail de plus en plus difficiles en raison de la pollution de la lagune et de l’accaparement des bords de lagune. L’idée est de leur faire connaitre leurs droits afin qu’ils s’organisent le mieux.

Nesmon De Laure
Lemediacitoyen.com

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