Mobile banking, non rémunération des consommateurs, une injustice sociale/ Stephane Ganhi, économiste

Stephane Ganhi, économiste de développement, chroniqueur à lemediacitoyen.com

Un individu possédant un compte de mobile banking l’utilise pour ses transactions pour le règlement de ses factures et aussi pour réaliser une épargne (Comme on le dit pour garder mon argent). Ce portefeuille électronique permet d’éviter les risques liés au transport du cash, facilite la rapidité des règlements sauf que l’épargne mobilisée n’est pas rémunérée sachant que pour l’utilisation des services mobiles des frais sont facturés. C’est une injustice. Explications! 

L’adoption du PAP 2019-2020 (Programme d’Actions Prioritaires) traduit la volonté du gouvernement de se pencher sur le volet social des actions à mener. Cette démarche coïncide avec l’objectif du président en référence à son discours de fin d’année 2018. Des actions ont vu le jour à savoir la politique des filets sociaux et celui de la création de l’agence de la promotion de l’inclusion financière (APIF). Par ces mécanismes l’état entend faire de la justice sociale un axe prioritaire de ses actions en vue de lutter et réduire la pauvreté afin de redonner de la dignité financière aux populations démunies.

Cette démarche favorisera une croissance inclusive qui à long terme permettra la distribution équitable des richesses du pays. L’avènement du mobile banking a facilité l’accès aux services financiers de base aux populations exclues faisant de la monnaie électronique un outil d’inclusion financière avec un taux de 45,9% selon le ministre de l’économie et des finances Adama KONE à la 7ième table ronde des leaders de l’initiative Africaine sur les politiques de l’Inclusion Financière (AfPI) ténue du 28 Février au 1er Mars 2019 à Abidjan. A ce jour il existe une confusion dû au chevauchement des rôles des structures définies comme établissements financiers et les structures de téléphonies intervenant dans le domaine financier. Pour illustration, un individu possédant un compte de mobile banking l’utilise pour ses transactions pour le règlement de ses factures et aussi pour réaliser une épargne (Comme on le dit pour garder mon argent). Ce portefeuille électronique permet d’éviter les risques liés au transport du cash, facilite la rapidité des règlements sauf que l’épargne mobilisée n’est pas rémunérée sachant que pour l’utilisation des services mobiles des frais sont facturés.

Selon l’article 2 de la BCEAO les conditions de rémunération de l’épargne réglementée, il est dit que les plans d’épargne et autres produits d’épargne contractuelle sont rémunérées à un taux maximum de 3,5%.

L’analyse de cet article fait ressortir la dénomination d’un autre produit et le volet contractuel de l’épargne même si la monnaie est électronique ce qui conduirait à considérer le mobile banking comme une autre forme d’épargne.

L’un des principes régissant le sommet du G20 à Toronto est la protection des consommateurs. Dans ce cas d’espèce vue que les transactions du mobile banking connaissent une augmentation, il serait idéal de rémunérer l’épargne collectée.

Si nous considérons les structures de mobile banking comme des établissements financiers alors la rémunération de l’épargne collectée doit se faire au même titre que celle des banques avec le compte d’épargne. Par contre si nous les considérons comme des supports facilitants les transactions alors se pose la question de l’équité elles mobilisent de l’épargne sans rémunération.

Avec la taxation du mobile banking les structures justifieraient l’augmentation des tarifs de transfert par la recherche du maintien de l’équilibre financier. Ainsi donc nous sommes amenés à nous poser la question de savoir que deviennent les intérêts générés par la mobilisation de l’épargne des clients ?

Pour une justice sociale équitable telle qu’amorcer par le gouvernement, il faudrait définir les rôles des entités intervenantes dans le domaine financier et permettre la rémunération de l’épargne des clients afin d’accélérer l’inclusion financière en donnant les informations aux consommateurs financiers. Autrement cela dénote d’une concurrence déloyale faite aux banques qui sont confinées dans leur rôle d’intermédiaire financier.

Par Stephane Ganhi 

Economiste de développement

 Spécialiste de l’inclusion financière

Lemediacitoyen.com

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