Paysanne, agro-écologiste et féministe, l’ activiste Marie Paule Okri se dévoile

Multidimensionnelle, Marie Paule Okri est surtout une amoureuse du travail de la terre. C’est l’espace rural qui façonne son engagement.

Le bonheur est dans le pré. Marie Paule Djegue Okri ne dira pas le contraire. Dans le centre ouest ivoirien, à Issia, elle voyage entre les produits de la terre. Hier dans le vivrier et le maraîcher, elle évolue désormais dans la transformation des produits locaux. « Je transforme les fruits en sirop et les tubercules en chips et farines », explique-t-elle.

Une partisane de la souveraineté alimentaire

Diplômée en Agriculture tropicale option végétale, Marie Paule se désigne comme une  agro-écologiste. En effet, Mme Okri  est une activiste de la souveraineté alimentaire.

Elle milite pour l’utilisation des produits organiques, des semences paysannes et pour la transformation des  produits locaux par des entrepreneurs locaux.

“Je le fais  afin qu’on ne soit pas dépendant   de l’extérieur et qu’ on atteigne l’autosuffisance alimentaire, la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire.”

 

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Marie Paule Okri
Marie Paule Okri milite pour le consommer local

Par ailleurs, étudiante  en licence des sciences de la vie et de la terre en formation continue à l’université Lorougnon Guédé de Daloa, Marie Paule Okri est une féministe engagée.

Notre agricultrice constate que les femmes sont les plus grandes travailleuses des champs. Elles sont celles qui aident l’époux dans sa plantation de spéculation de mono culture d’arbres. Ce sont encore elles qui  repartent travailler dans les plantation de vivriers. Ces dernières méritent donc une attention particulière. Et avec elles, les femmes du monde rural en général.

Féministe et africaniste jusqu’au bout des doigts

Pour mener son combat en faveur de ces femmes, Mme Okri  a co-fondé et préside une  association dénommée ‘ »WE FOR HER ».  Cette association lutte pour la scolarisation de la jeune fille,  forme les femmes rurales dans divers domaines et lutte contre les violences basées sur le genre masculin comme féminin.

Son rêve ? “Que  toutes les femmes puissent avoir les mêmes chances que les hommes”. Elle se souvient d’une fin de non recevoir pour un projet en forêt juste parce qu’elle est une femme, selon elle.

« C’est l’argument qui m’a été donné et pourtant j’ai déjà dormi en brousse, j’ai déjà fait pendant l’un de mes stages le tour d’une plantation de 20 hectares pour du mapping et il fallait visiter 8 plantations dans la journée, comme les hommes », explique -t-elle.  

Se définissant également comme Africaniste,  Marie Paule pense que la valorisation du made in Africa favorisera le développement. L’ un de ses leitmotiv : le consommer local.

En ce qui concerne son engagement, elle dit avoir toujours été une anticonformiste. Certains de ses proches sont en admiration par contre d’autres trouvent que c’est une perte de temps.

Les réalités du monde paysan qu’elle aimerait mettre en avant,  c’est la dépendance aux intrants venus de extérieur.  En effet, estime-t-elle, à force d’être dépendants, les paysans ne produisent plus pour eux- mêmes mais pour l’extérieur et finissent dans la pauvreté.

Sa vision à moyen terme puis à long terme de la paysannerie,  c’est l’indépendance des paysans, qui pourront vivre décemment du fruit de leurs innombrables efforts.

S’adressant à la jeunesse ivoirienne et africaine, elle lui demande de se lancer dans le développement local. Chacun à son niveau devra chercher à impacter sa communauté en usant de ses compétences.

Dame Okri Marie Paule Djegue conseille également à la jeunesse de se former,  afin de sortir l’Afrique de cette situation de sous développement économique et mental.

Delores Pie

Lemediacitoyen.com

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