Politique ivoirienne , la spirale des 3 ténors ou le degagisme

    Politique ivoirienne.  Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié, le « dégagisme » du trio ou la continuité. Une petite réflexion sur les grands partis politiques ivoiriens, à savoir le RHDP, le PDCI, le FPI.

     Nous sommes à 3 mois de la présidentielle de 2020. Et ces trois grandes formations historiques s’apprêtent à se lancer dans « une bataille » qu’une opinion pressent farouche afin de diriger le pays.

     10 années en arrière, à la présidentielle passée, le PDCI, le FPI, le RDR qui a migré vers le parti-unifié RHDP, se sont mesurés au suffrage des ivoiriens. L’élection de 2010, comme tous le savent,  a tourné au vinaigre avec un bilan de plus de 3000 morts.

      Cette tâche noire de la Côte d’Ivoire a laissé des traces indélébiles dans la vie des populations. De ce fait, plusieurs ivoiriens ont un dégout pour la politique et les questions électorales. 2020, les mêmes acteurs sont toujours à la tête de leur de leur parti.

      En fait, depuis le décès du père fondateur en 1993, ces 3 personnalités cristallisent et impactent d’une façon ou d’une autre la vie de la Nation. Plusieurs ivoiriens souhaitent que la spirale de  ces 3 ténors prenne fin, pour une véritable paix. Leur dernier combat politique doit être la retraite politique.

      Car chacun ayant sa part de responsabilité dans les tragédies du pays. A quand cette nouvelle génération d’hommes politiques en Côte d’Ivoire ? Pour 2020, peut-on envisager l’homme providentiel qui viendra éteindre le trio « des pêchés » ? Le « dégagisme » français marqué en 2017 par l’élection d’Emmanuel Macron peut-il se reproduire chez nous ? Peut-on s’attendre à un changement radical de gouvernance ?

     Un « dégagisme » à l’ivoirienne est-il possible où les héritiers de 93 s’en iraient définitivement ? Un petit parti peut-il créer la surprise ? A cette dernière interrogation, Geoffroy-Julien Kouao, politologue affirmait à Le  Media Citoyen dans l’une ces publications,  ceci : « En 2020, non. Mais attention, un mouvement citoyen, oui. C’est une hypothèse, fort plausible. Les ivoiriens ne croient plus  en la capacité des partis traditionnels à transformer qualitativement la société. Le FPI, le RHDP, le PDCI, ont leur place au musée des partis politiques ».  

      Quel est donc ce mouvement citoyen qui pourrait s’imposer au soir du 31 octobre 2020 ? A 3 mois des joutes électorales, aucun mouvement ou candidat indépendant ne déchaine ou suscite de l’engouement chez les populations. Les grands partis politiques requièrent encore l’attention des ivoiriens. Nouvelle génération, le mot est lâché, le PDCI, le RHDP, le FPI ont tous du mal en  leur sein à impulser un renouvellement des hommes, à opérer leur mue générationnelle.

      Un autre fait à mettre sur la table, c’est celui de la méthode de gouvernance de ces grands partis qui créent une désaffection de la part des citoyens. Des jeunes peuvent être promus dans ces grands partis mais s’ils déploient les mêmes gênes négatives que leurs leaders, le renouvellement de la classe politique ne sera qu’un feu de paille. La démocratie ivoirienne va-t-elle s’enrichir de nouveaux hommes pour 2020 ou 2025 ?

     Le peuple a son destin entre ses mains et la réponse à cette équation. Mais d’une manière générale, la classe politique ivoirienne a besoin d’un profond renouvellement des hommes et des mentalités pour une démocratie apaisée. Avec toutes ces années de crise, depuis 1993, il faut un « nouveau contrat social ». Et nous terminerons par les propos du père Fondateur Félix Houphouët-Boigny « Ce que veut l’Ivoirien, c’est le partage de la richesse et non de la misère. Et pour ce faire, il doit, avant tout, contribuer à créer ces richesses ».

N’Dri Koffi

Lemediacitoyen.com

 

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