Premier évêque du Cameroun, Christian W. Cardinal Tumi est parti

Christian Cardinal Tumi et le pape (DR l

    Premier évêque du Cameroun. Cet homme de Dieu n’avait pas la langue dans sa poche. Au Cameroun, il est considéré comme opposant par le pouvoir mais pour plusieurs camerounais était porteur d’un message de vérité. Portrait du premier cardinal du Cameroun qui a dit adieu au monde le samedi 3 avril en plein triduum pascal.

    Christian Wiyghan Tumi est né il y a 91 ans à Kikaikelaki dans l‘arrondissement anglophone de Kumba. Le 17 avril 1966, il est ordonné prêtre à Buéa. Sa très longue carrière se déroulera au sein de l’église catholique du Cameroun. Il fera des études en sciences de l’éducation et se « baladera » entre le Nigéria, la Grande-Bretagne, la France et la Suisse pour se former. C’est à l’université de Fribourg en Suisse qu’il obtient son doctorat en philosophie après avoir obtenu sa licence à Lyon.

     En 1980,  Christian Tumi est consacré évêque de Yagoua au nord du Cameroun.  Par le pape Jean Paul II himseil. En novembre 1982 il devient l’archevêque coadjuteur de Garoua toujours au nord du pays. Le 17 mars 1984, il est nommé archevêque principal du même diocèse. Il arrive à Douala le 31 août. Il sera dans cet archidiocèse jusqu’à sa mort.

Il n’avait pas sa langue dans la poche.

      De Douala, il pèsera a sa manière sur la vie des camerounais et du Cameroun.  Il s’exprimera sur les points essentiels de son pays et sur l’Afrique.  Dans le conflit entre le pouvoir camerounais et la rébellion de la zone anglophone, il a proposé la discussion entre les deux protagonistes. Ce qui n’a pas empêché la rébellion de le kidnapper le 5 novembre 2020 et le libérer le jour suivant. Lors de la crise ivoirienne, il a fait une interview qui a permis de savoir, qu’il avait pris fait et cause pour l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Au micro du confrère Christophe Boisbouvier, il a dit : « Je ne suis pas d’accord avec ce que la France et l’ONU ont fait en Côte d’Ivoire. J’ai posé une question à un évêque là-bas : « Qui a gagné les élections chez vous ? » Il m’a dit, sans hésitation, « c’est Gbagbo ». Maintenant, il est à La Haye. C’est pénible pour l’Afrique à mon avis. » 

      C’était ça Christian Cardinal Tumi. Pas de langue de bois ni dans la poche. Le premier évêque du Cameroun est donc parti…définitivement. 

Armand Ire

Lemediacitoyen.com 

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