Reportage/ Yopougon-Doukouré,  face aux agressions, les habitants sous l’arbre à palabre

Les riverains de Yopougon-Doukouré ont pris part au dialogue communautaire sans faux fuyant. (DR)

L’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme(OIDH) à travers son projet de prévention de la violence, s’est rendu à Abidjan- Yopougon dans le quartier Doukoure ce samedi 14 septembre par le biais du centre d’Education pour une Société Durable (ESD). Objectif : contribuer à l’instauration d’un climat de sécurité pour une cohésion sociale.

          Méfiance, agression et autres actes du genre menacent la cohésion au quartier Doukouré de Yopougon à Abidjan. Pour éteindre ce foyer de tensions, l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a ouvert une session de dialogue communautaire au terrain du quartier le 14 septembre 2019.

          Y ont pris part, de manière consensuelle, deux groupes de jeunes du quartier. D’un côté, 10 habitants (femmes, hommes) ayant subi de la violence et de l’autre , 10 jeunes dont 5 représentants des fumoirs et 5 jeunes  prostituées, travaillant avec les jeunes à Doukouré. « Depuis quand avez-vous remarqué  que la sécurité est menacée dans votre quartier ? » A cette question de  kambiré  Sie, membre du centre ESD, Bamba Assetou,  présidente des jeunes du quartier  Doukouré réagit sans ambages : « depuis la crise,  les gens sont méfiants.  Chacun se méfie, car la politique a pris le dessus, des familles ne s’entendent pas »,  confie-t-elle. Konaté Sarah , résidente se plaint, elle,  d’avoir  une fois été victime d’une agression dans ce quartier : « ces agresseurs n’ont peur de rien, ils ouvrent la porte sur toi pour t’agresser souvent, lorsque tu te lèves le matin ta porte est ouverte, vraiment nous ne sommes pas en sécurité, raison pour laquelle nous sommes obligés de dormir tôt. »  Danielle,  une autre habitante qui prend part aux échanges  rejoint Sarah. Selon Danielle, la sécurité n’est pas garantie et elle suspecte les jeunes du quartier d’être auteurs d’agression : « ici, lorsque tu passes, il faut saluer les Nouchis (les jeunes délinquants)  sinon attend toi à une bagarre ».

          Face aux différents problèmes, les habitants doutent  de que ce quartier sera un jour  en sécurité. Alors une question ressort afin de mieux mener cette marche : « qu’est-ce qui pousse ces jeunes aux vols ? »  Les réponses enregistrées: « manques de moyens, préfèrent l’argent facile, d’autres ne veulent pas travailler, la mauvaise éducation, la jalousie,… ».  Pour terminer cette session de dialogue,  les habitants ont identifié ensemble des solutions et attitudes à adopter pour améliorer la sécurité et maintenir la cohésion sociale.  Pour eux, il faut : « mettre des portails à chaque entrée  du quartier, placer les poteaux électriques, recenser les jeunes brigands et les insérer dans des centres de formation, l’entente, mettre en place un comité de sécurité, recenser les jeunes filles et jeunes garçons non diplômés  afin de les orienter, aussi recenser tous ceux qui sont diplômés pour aider chacun d’eux dans le choix qu’ils feront. »

         L’objectif  du projet de cette session dialogue est la prévention de la violence à travers le dialogue, la mémoire et l’éducation  en Côte d’Ivoire. Dans ce quartier il existe plusieurs fumoirs.  Les habitants de ce quartier sont victimes d’agression à arme blanche, de viol, de vol et braquage, et même de meurtre de la part de certaines personnes sous l’emprise de la drogue. Cette session dialogue a débuté par des questions réponses  pour permettre  à tous de s’exprimer .

        Depuis 2017, L’OIDH avec l’appui de ses partenaires telle que ROSA Luxembourg, soutient les initiatives de renforcement de la paix et de la cohésion sociale par la prévention de la violence dans les établissements scolaires et communautés par la promotion du dialogue communautaire. C’est plus de 50 facilitateurs formés ,51 sessions de dialogues au bénéfice de 1000 personnes, notamment, les victimes, les jeunes, les femmes et les élèves.

        C’est au total 15 cadres de discussions qui sont soutenus par L’OIDH, dans trois localités de la cote D’Ivoire notamment Abidjan, Duékoué, et Toulepleu. Il s’agit à travers ces sessions de dialogue de faire des femmes, des jeunes des victimes des acteurs clés dans la recherche de solution durable pour la prévention des violences dans leurs différentes communautés et en côte D’ivoire.

 Ruth Assoko (stagiaire)

Lemediacitoyen.com

 

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