Tchad : Déby est mort…Déby prend le contrôle 

     Tchad. La nouvelle est tombée sur les prompteurs en matinée. Sceptique au départ, nous nous sommes rendu compte qu’une page se tournait au Tchad, mais la fermeture du livre risquait de mettre ce pays à feu et à sang. Le communiqué militaire lu par le porte-parole de l’armée tchadienne fini par convaincre que le Maréchal Idriss Déby Itno est mort. A Ndjamena, un conseil militaire dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno fils du défunt président, s’est installé et a dissous la constitution ainsi que toutes les institutions. Retour sur les 24heures de feu au Tchad.

      En fin de matinée hier mardi 20 avril 2021, les nouvelles qui arrivent de Ndjamena ne sont pas bonnes.  Juste avant l’annonce du décès du président Idriss Déby Itno, on avait assisté à l’annonce des résultats de la présidentielle qui donnait le défunt vainqueur et qui le mettait en roue libre pour un sixième mandat. La nouvelle de sa mort a laissé pantois tous les regardants de la vie politique tchadienne et le monde entier. Au moment où nous mettons en ligne, l’on ne peut expliquer exactement les causes de la mort d’Idriss Déby Itno. Il était encore « monté » au front comme à son habitude lorsque ses soldats sont au combat.

       Cette fois les rudes batailles ont lieu au nord du pays entre les rebelles du FACT (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad) et les forces armées tchadiennes. La version officielle dit que c’est  sur le champ de bataille qu’il a été pris dans une fusillade entre ses soldats et la rébellion. Il est donc mort, tué par l’ennemi. Résumé d’une version officielle que battent en brèche ceux qui pensent qu’il y a eu un coup d’état familial au sein de cette famille qui dirige le Tchad depuis 1990.

     Quelques minutes après sa mort, son fils prend la tête d’un conseil militaire de transition qui suspend la constitution tchadienne et qui dissout l’assemblée nationale qui  selon cette constitution doit fournir le remplaçant  d’Idriss Déby Itno. Ce conseil militaire qui se positionne pour 18 mois de transition est déjà reconnu par la France et le pays phare de l’Afrique centrale, le Cameroun. On va donc dire que les jeux sont faits à Ndjamena et que la vie va suivre son cours.

L’opposition civil et armée conteste une dynastie à la tchadienne, interpelle la France.

       A en croire l’opposition civil, la vie ne peut continuer sous le diktat du fils d’Idriss Déby. L’opposant Succès Masra président des transformateurs qui avait été écarté de la présidentielle du 11 avril 2021 et qui a été reçu en audience controversée par le défunt président est clair dans ce qu’il réclame pour le Tchad. Au micro de la RTBF, une télévision belge, celui qui a demandé selon lui a Idriss Déby Itno « de renoncer au sixième mandat » a dit que « le peuple tchadien ne veut pas succession dynastique à la tête du pays.» Succés Masra s’en prend aussi à la France et interpelle Emmanuel Macron : «  j’ai été formé dans la même école que monsieur Macron et je n’ai pas souvenir qu’on nous appris la bas la violation de la constitution, que la France dit pays des droits de l’homme accrédite, prenne acte d’un coup d’état, je tombe des nues… » Saleh Kebzabo l’opposant historique et les autres partis d’opposition réunis au sein d’une coallition comprenant des acteurs de la société civile appellent à une « dialogue national inclusif.» 

      L’opposition armée est dans sa logique qui est de faire sauter tout ce qui se rattache à Idriss Déby au au Tchad. La faction rebelle la plus en vue, le FACT a fait sa sortie de l’après Déby dans un communiqué dans lequel elle affirme que : « La paix dans notre pays ne peut durer si l’on essaie d’imposer les conceptions fantaisistes auxquelles les tchadiens ont tourné le dos. Nous appelons au respect des droits inaliénables du peuple tchadien à s’autodéterminer. Le Tchad n’est pas une monarchie. » Cette parie du communiqué signé par Kingabé Ougzeimi de Tapol, le coordonnateur politique en charge de la communication ne diffère pas des positions des différents partis politiques tchadiens. 

       Dans un Ndjamena sous couvre feu, la junte qui a pris le pouvoir a sorti une charte dans laquelle l’article 89 dit que la sortie du pouvoir du conseil militaire de transition de Mahamat Idriss Déby Itno n’est pas vraiment dans 18 mois.

Armand Ire

Lemediacitoyen.com 

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