Université de Cocody, Ufrica, système LMD , plus de 500 étudiants dans le désarroi

Plus de 5 ans après son adoption, le système LMD reste mal expliqué. (DR)

Seuls les étudiants sélectionnés au titre de l’année 2017-2018, en Master 1, pourront s’inscrire et suivre le master 2, au titre de l’année académique 2018-2019, informe le décanat de l’Unité de Formation et de Recherche en Information, Communication et Arts (Ufrica) à l’université Félix Houphouet Boigny d’Abidjan-Cocody. Une information qui brise le rêve de plus de 500 étudiants. De quoi s’agit-il?

Après la licence 3, durant l’année  2016-2017,une sélection d’entrée en Master 1 est appliquée à l’Unité de Formation et de Recherche en Information, Communication et Arts (Ufrica). Sur 600 étudiants,  82 étudiants sont admis . Les étudiants recalés  ont été finalement admis à poursuivre les études l’année académique suivante après des négociations. Dans le deal, selon eux, ils devraient sortir du système après l’obtention du Master 1. Dans le secret, ils espéraient continuer leurs études.  

L’année académique 2017-2018 année du Master 1 achevée, une note du décanat vient briser  les espoirs des  recalés et réintégrés  ayant validé le master 1. Celle ci indique en son 3e alinéa : << seuls les étudiants sélectionnés au titre de l’année 2017-2018, en Master 1, pourront s’inscrire et suivre le master 2, au titre de l’année académique 2018-2019.>>.

 La décision suscite chez les étudiants ayant validé leur Master 1 une frustration et des inquiétudes. Aujourd’hui, les étudiants recalés après le Master 1 se posent des questions sur la valeur de ce diplôme.

 Parmi eux, certains dénoncent  une violation de leur droit à l’éducation. Un étudiant concerné par la situation a contacté la Rédaction pour exprimer son désarroi. Nous avons voulu en savoir plus.

Joint par la rédaction de lemediacitoyen.com, le 25 juin 2019, leur porte parole l’étudiant Joël Bongo exprime son inquiétude.

 <<Nous sommes des étudiants entrés en première année à l’université durant l’année académique 2014-2015, on ne nous a pas signifié l’existence d’une sélection et pendant que nous sommes en année de licence 3, on nous informe qu’il y’a un déficit d’enseignants pour l’encadrement après la licence, ceci étant il y’aura une sélection pour accéder au master 1. >> Pour lui, cette mesure est  abstraite parce que les étudiants n’auraient pas été informés depuis la première année de licence de ce qu’une sélection aurait lieu en année de licence 3. 

“C’est en pleine année universitaire que nous  recevons  une telle information”, s’alarme-t-il. Malgré des pourparlers engagés avec le décanat la sélection a bel  et bien eu lieu et sur plus de 600 étudiants environs ayant été déclarés admis , seulement 82 ont été sélectionnés pour le master 1. Comme concession, ‘’l’administration a décidé de nous permettre de faire le master 1, mais ce master 1 sera considéré comme une maîtrise comme c’était le cas dans l’ancien système pourtant la côte d’ivoire a adopté depuis 2012 le système LMD (Licence-Master-Doctorat) et dans ce système la maîtrise est désuète quand au Master 1 il n’est qu’un simple parcours, il n’est pas un diplôme. Alors pourquoi nous délivrer des diplômes non reconnus par le LMD?’’

Cependant, il indique que compte tenu de l’urgence de la situation, ‘’nous avons accepté dans l’espoir de continuer la lutte jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction par la suite, c’est à dire aller jusqu’au master 2. Ainsi le master 1 terminé nous souhaitons l’ouverture d’un master 2 professionnel afin de permettre à ceux n’ayant pas été sélectionnés pour la recherche d’obtenir un diplôme conforme au LMD. Et c’est là que le bas blesse puisque l’administration nous rétorque que faire un master 2 professionnel demande énormément de moyens que l’Université n’a pas.’’

   Plaidoyer pour un master 2 professionnel à l’Ufrica

 Selon le porte parole, dans plusieurs départements, il existe un Master 2 professionnel et donc pourquoi ne pas l’instaurer à l’UFR de communication.  Ainsi, poursuit-il, ‘’nous voulons être rétablis dans notre droit à l’éducation garanti par la constitution ivoirienne. Nous avons saisi l’administration, la grande médiature et le ministère de tutelle. .>> A la date du 25 juin, les rencontres avec les organismes sollicités n’avaient pu avoir lieu.

Pour équilibrer l’information, lemediacitoyen.com a joint le chef du département de communication, le Dr Doua. Ce dernier  nous a conduit vers l’administration, affirmant n’être qu’un exécutant.

 Le directeur de communication, le Dr Djofolo Doumbia, contacté par la rédaction de lemediacitoyen.com le 26 juin 2019  affirme ne pas avoir connaissance de ce que des étudiants au département de communication aient saisi l’administration. Il nous informe par ailleurs que le Président de l’UFHB , prof Abou Karamoko est en déplacement à l’extérieur du pays néanmoins, Pour le Dr Djofolo Doumbia, enseignant chercheur, << dans aucune université au monde, ce sont les étudiants qui décident de l’ouverture d’une filière. Cela ne signifie pas que nous n’acceptons pas les propositions des étudiants, loin de là. Seulement, il ne faut pas confondre revendications et propositions. .>> poursuit –il. Pour lui, ‘’lorsque les étudiants font une proposition et que nous administration constatons que le besoin est présent, nous pouvons y accéder. Ce que je souhaite préciser, c’est que l’ouverture d’une filière ou d’un Master 2 professionnel, ou toute autre formation obéit à des critères qualitatifs et à des critères quantitatifs. Si nous ouvrons une filière, il faut que cela soit précédé par un TDR, mais surtout, par une enquête pour déterminer les besoins. Les besoins peuvent être d’ordre humains, matériels, et même temporels. Les besoins peuvent également être d’ordre perspectives. Le Professeur Abou Karamoko Président de l’UFHB est très ouvert à la contribution de toutes les forces vives à savoir les étudiants, les enseignants et les PAT ( personnel administratif et technique).>>

À la question de savoir quel avenir pour ces étudiants à qui on délivre une maîtrise qui n’est pas conforme au système LMD adopté par la côte d’Ivoire, le dircom répond : ‘’ les étudiants même avant l’entrée à l’Université savent que nous sommes dans le système LMD licence, master, doctorat et qu’une sélection est opérée dans chaque niveau c’est à dire qu’on opère une sélection après la 3e année de licence afin d’accéder au Master de même qu’une sélection est opérée du M2 au doctorat. Dans chaque département, ces critères sont affichés et signifiés aux étudiants. Les étudiants qui disent ne pas être informés font preuve de mauvaise foi.’’

Ce lundi 01 juillet avant la mise en ligne de cet article nous avons appris de Mr Bongo porte parole des étudiants qu’une  rencontre s’est tenue avec la grande mediature à l’issue de laquelle l’institution a décidé de prendre contact avec l’université en vue de les entendre.’’ Quant à l’administration, à l’issue d’une rencontre entre les responsables de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et la présidence de l’université autour de la question, ‘’elle nous demande de nous tourner vers le décanat . Nous nous sommes donc tournés vers le décanat sans suite à ce jour’’ a t’il martelé. Aussi, selon lui, les cours en master 2 de recherche ont débuté depuis un mois.

Mieux expliquer le système LMD

  Au sortir de ces entretiens, il ressort que 7 ans après l’adoption du système LMD (Licence-Master-Doctorat) en Côte d’Ivoire, les rouages de ce système restent méconnus par les étudiants. Il serait bénéfique de les instruire à ce sujet dès l’entame de la licence 1 et surtout leur faire comprendre qu’une sélection a lieu à la fin de chaque niveau, c’est à dire qu’ après les 3 années de licence, une sélection a lieu afin d’accéder au niveau Master1et2 et qu’une sélection a également lieu après les 2 années de Master afin d’accéder au Doctotat, et surtout leur faire connaître les critères de cette sélection. Nous pensons que si les mécanismes sont connus de tous dès la première année universitaire, il n’y aura plus d’incompréhensions et donc plus de contestation. La proposition d’un Master 2 professionnel à l’Ufrica mérite également d’être étudiée et même validée pour une question d’équité. 

Nesmon Delorès Pie

Lemediacitoyen.com

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