Des délégués et membres du comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) coordination Afrique se sont réunis du 25 au 27 juillet 2024 à Abidjan. Ce, afin de discuter de la crise de la dette qui frappe les pays du Sud. C’était lors de la 4e édition de l’université d’été du réseau. Cette rencontre a eu lieu dans la commune de Cocody.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, Omar Aziki Secrétaire Général du comité pour l’abolition des dettes illégitimes CADTM Afrique section Maroc s’est réjoui de la tenue de cette université d’été en Côte d’Ivoire. Il a par ailleurs situé le cadre des échanges et l’objectif de cette rencontre.
En effet, ce mois de juillet 2024 marque le 80e anniversaire de la constitution du FMI et de la Banque Mondiale. Ce qui selon lui représente « 80 ans de décrépitude financière de ces deux institutions qui ont fait des grands crimes envers les peuples, surtout les peuples du Sud. » À l’en croire, « ces 2 institutions sont les grosses institutions du capitalisme mondial. Elles mènent des politiques qui approfondissent et donnent une continuité à la dette et au modèle colonial ».
Une fois les travaux lancés, la première journée a démarré par un panel sur le contexte historique et les réalités actuelles de la crise de la dette en Afrique.
Broulaye Bagayoko panéliste, membre du réseau CADTM Afrique a abordé la question des origines et des impacts économiques de la dette sur nos États. Selon lui historiquement, la dette a toujours été un moyen de domination des grandes puissances. En témoigne ces propos de Jules Ferry ancien président du conseil d’état français tenus en 1885 « les colonies sont pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux ».
Aussi, il s’aligne avec les propos de Rosa Luxemburg soutenant que « les emprunts constituent le moyen de plus sûr pour les pays capitalistes de contrôler leur finances et d’exercer une pression sur leur politique étrangère, douanière et commerciale. »
En conséquence, situant le niveau actuel de la dette en Afrique subsaharienne, il note que « le stock de la dette en Afrique subsaharienne aujourd’hui est passée à 70% du pib ce qui est énorme. «
En ce qui concerne les impacts économiques, il est formel. « La hausse du coût de l’électricité aujourd’hui en Côte d’Ivoire en est l’exemple parfait ». En effet, pour lui, la Côte d’Ivoire avait demandé 1 prêt de 3,25 milliards de dollars sur 40 mois au FMI, le FMI a soumis une lettre d’intention à la Côte d’Ivoire qui demande de supprimer les subventions sur les secteurs de base notamment l’électricité. D’où la crise énergétique actuelle dans le pays.
Pour rappel, le thème de cette édition était » Prévenir le scénario des décennies économiques 《perdues》 : regard féministe sur la crise de la dette en Afrique, la nécessaire réforme de l’architecture financière et le régime fiscal mondial. Elle est co-organisée par le CADTM et la Marche Mondiale des Femmes (MMF). Elle a réunit 50 participants issus de 10 pays d’Afrique.
Delores Pie
Lemediacitoyen.com
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