Ne pas attendre les grèves pour se parler. C’est le point essentiel qui ressort des propositions faites ce mardi 19 mars 2019 par les syndicats du secteur éducation/formation. Ils ont exprimé cette attente au cours du débat organisé par le site Côtedivoirenews en partenariat avec le Salon des Jeunes Femmes Journalistes (SFJ) à la cité rouge de Cocody Abidjan.
L’ambiance était au débat contradictoire malgré l’absence de la tutelle. D’un côté les syndicats d’enseignants et d’étudiants, et de l’autre côté des associations de parents d’élèves. Si tous regrettent la dernière crise qui traverse l’école et qui est heureusement en train de s’estomper, ils ne sont pas d’accord sur les méthodes. L’Association des mamans indignées est convaincue que la dialogue est de mise et que les autorités « font beaucoup d’efforts pour satisfaire les enseignants ». Elles voient dans les dernières grèves, un non-respect de la trêve sociale. « Que les enseignants mettent de l’eau dans leur vin en privilégiant le droit à l’éducation des enfants ». Tel est leur vœu.
« La trêve sociale n’est pas la trêve du dialogue », répliquent de leur côté les enseignants. Pour Bli Blé David, porte-parole L’Intersyndicale de l’enseignement préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire (Iseppci), « Il faut dialoguer pendant la trêve pour anticiper les crises, que ceux qui ont le pouvoir de décision soient ceux qui participent au dialogue », estime-t-il en ajoutant que la grève est un droit et que le syndicalisme a ses règles.
» Le problème de l’école est qu’il n’y a plus de cadre de dialogue. Il y a eu plus de rencontres sous le parti unique que sous le multipartisme. La dernière conférence nationale a eu lieu en 93 et les états généraux sur l’école ont eu lieu en 95. Et depuis rien », regrette Zadi Gnagna, président de la plateforme nationale des syndicats de fonctionnaires.
L’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire conduite par Jean Yves Abonga insiste aussi sur le Anticiper les crises par un vrai cadre de dialogue permanent avec des missions précises, des élections professionnelles inclusives pour une représentativité syndicale inclusive
Le professeur Johnson Kouassi, lui souhaite une nouvelle forme de gouvernance des universités mettant l’accent sur l’élection des présidents par la communauté universitaire, respecter les libertés syndicales.
Assi Fulgence Assi, secrétaire général de la Fesci suggère pour sa part, un cadre de dialogue permanent axé sur le modèle nigérien et associer le ministère de l’économie et des finances dans ce cadre de dialogue
Pour le capitaine Aka de Unapeeci, les enseignants ne devraient pas prêter le flan pour être accusés de faire la grève politique en étant campés sur leur position.
Après le débat, les leaders syndicaux ont participé à une rencontre interministérielle à la Primature. L’atmosphère semble aller à la décrispation.
Pour rappel, les enseignants exigent la revalorisation des indemnités de logement des instituteurs (de 40 000 à 120 000 f) et professeurs du secondaire (de 50 000 à 180 000 f); la suppression des cours de mercredi matin dans le primaire ; le relèvement au double de toutes les primes liées aux examens scolaires en Côte d’Ivoire, et la rémunération de la surveillance de ces examens ; le paiement des cinq cent mille (500 000) francs CFA par enseignant ex-contractuel, au titre de ses émoluments non perçus de janvier 2014 à mai 2014 ; l’intégration à la Fonction publique des quatre-vingt-dix-sept d’entre eux radiés en 2014 pour fait de grève, et la suppression de l’emploi d’Instituteur adjoint.
Le gouvernement qui jusque-là présentait la grève comme politique ou non respect de la trêve annonce un cadre de discussion au sortir du conseil des ministres du 20 mars.
Des leaders de la société civile et la députée de Cocody Yasmina Ouegnin ont assisté aux échanges sur l’école.
Justice Vero
Lemediacitoyen.com
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