Côte d’Ivoire. L’ONG Actions pour la Protection des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire (APDH-CI) a publié un communiqué le 6 octobre 2025, en lien avec les libertés publiques et individuelles.
Signé par Abraham YOROBA, président de l’APDH, le communiqué se veut une réaction à l’interdiction de manifester. L’APDH exprime sa “profonde préoccupation” vis-à-vis de cette interdiction et formule des suggestions. Pour l’APDH-CI, « le gouvernement criminalise de manière abusive l’expression de la contestation politique » en assimilant les marches pacifiques projetées par l’opposition à des menaces pour l’ordre public.
L’APDH rappelle que la Constitution ivoirienne garantit la liberté de réunion et de manifestation pacifique dans son article 20.
L’ONG rappelle également que la Côte d’Ivoire a ratifié l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et l’article 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Ces instruments internationaux précisent que toute restriction doit être nécessaire, proportionnée et poursuivre un objectif légitime dans une société démocratique. Par conséquent, pour l’APDH, « cette interdiction ouvre la voie à des violations massives des droits humains et compromet les perspectives de paix et de cohésion sociale ».
L’APDH-CI recommande aux autorités ivoiriennes de privilégier « l’encadrement pacifique et sécuriser des manifestations plutôt que leur interdiction systématique”. L’organisation de défense des droits humains souhaite que soit levée “sans délai l’interdiction des marches et manifestations pacifiques”. Selon elle, c’est à cette condition que les libertés fondamentales seront garanties à tous les acteurs politiques et à la société civile, rappelant la Constitution et les obligations internationales de la Côte d’Ivoire.
Pour Abraham YOROBA, le gouvernement devrait “favoriser le dialogue politique inclusif comme unique voie de prévention des tensions et de consolidation de la paix”.
Par ailleurs, l’APDH-CI rappelle que “dans un contexte électoral, la liberté de manifester pacifiquement est une condition indispensable au pluralisme politique et à la participation citoyenne”. Tout comme ces restrictions ont été critiquées par les observateurs internationaux en Guinée (2020) et au Togo (2017-2018), celle décrétée en Côte d’Ivoire est, selon le président de l’APDH, “contraire aux bonnes pratiques régionales et aux standards internationaux”.
La sortie de l’APDH intervient après que le Conseil de sécurité de Côte d’Ivoire a interdit officiellement la contestation des décisions du Conseil Constitutionnel.
Axelle Bomo
Lemediacitoyen.com

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