Travail domestique en Côte d’Ivoire : le RIDDEF et ses partenaires sonnent l’alarme

 

    Les chiffres sont effarant, ils justifient d’ailleurs l’étude réalisée dans le secteur. Sur un échantillon de 445 domestiques (femmes ou filles) interrogées, 99% des aides domestiques déclarent avoir subies une violence physique, morale et sexuelle, 73% perçoivent moins de 27 000 FCFA par mois, 53% ont moins de 25 ans et la quasi-totalité n’ont ni congés ni repos.

    En vue de présenter ce tableau peu reluisant, le Réseau Ivoirien Pour la Défense des Droits de l’Enfant et de la Femme (RIDDEF) soutenue et financé par le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économiques Sociaux et Culturels (CRADESC) en partenariat avec la Fondation pour une Société plus Juste (FJS) et l’Association de Défense des Droits et des Aides Ménagères et Domestiques (ADDAD) ont convié les journalistes et les médias à un déjeuner de presse, le 10 septembre 2022 dernier à Abidjan-Plateau.

    Il s’agissait pour ses organisations de présenter les résultats de l’étude portant sur les droits économiques sociaux et culturels des travailleuses domestiques en Côte d’Ivoire. Le moins que l’on puisse dire la situation reste très préoccupante. « 43% des 445 aides domestiques enquêtées ont été victimes de violence verbales et morales par leurs employeurs, 7% environ 32 sont des enfants entre 12 et 15 ans », indique le rapport.

    La présentation des résultats a été faite par Dr Oumi N’Diaye, responsable programme au CRADESC. Il ressort de cette présentation qu’il y’a urgence à agir. « 96% des travailleuses domestiques n’ont aucune connaissance des droits et libertés qui leurs sont reconnus et près de 86% n’ont aucune protection sociale », a-t-elle martelée. Cette nouvelle forme « d’esclavage moderne » mérite « plus de synergie entre les organisations de la société civile pour espérer impacter la prise de décisions courageuses et applicables », a recommandée la responsable programme du CRADESC.

    Ce déjeuner de presse qui a réuni une dizaine d’organes a permis aux hommes et femmes de médias de poser toutes les préoccupations pour une meilleure compréhension de la problématique. L’objectif final visé par les organisateurs, à en croire Dr Diallo Fatima, Directrice du CRADESC est « d’engager un plaidoyer pour la prise en compte du travail domestique dans l’agenda social de l’Union Africaine et la ratification de la convention n°189 des Nations Unies sur les travailleuses et travailleurs domestiques ».

    Plusieurs autres activités sont prévues en vue de sensibiliser et faire prendre conscience de l’urgence à non seulement prendre des lois mais surtout à veiller à leur application pour sauver le plus gros secteur pourvoyeur d’emplois en Afrique en singulièrement en Côte d’Ivoire.

    En 2021, le projet sur les droits des travailleurs domestiques a touché 2572 personnes dans 5 pays ( Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, Mali, Sénégal). En 2022, la zone d’intervention a été élargie à quatre autres pays : Bénin, Togo, Gambie, Mauritanie.

Dofra Sekongo 

Lemediacitoyen.com 

 

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