Genre et changements climatiques. La Convention de la Société Civile Ivoirienne a instruit ses agents sur le lien entre ces notions le 8 mars 2022. A cette occasion, Gérard Ehui de l’Observatoire national de l’équité et du genre a fait une annonce importante. Selon lui, la politique ivoirienne genre et changements climatiques est en cours d’élaboration.
La Côte d’Ivoire dispose d’une stratégie genre et d’une stratégie climat. Mais la stratégie nationale genre et changements climatiques est en élaboration et sera bientôt disponible. C’est en ces termes que Gérard Ehui de l’Observatoire national de l’équité et du genre, paneliste s’ est exprimé. Il prenait part à la journée d’échanges sur le genre et les changements climatiques initiée par la Convention de la société civile ivoirienne. Ce, en vue de célébrer la Journée Internationale des droits de la femme. Cette année 2022 le thème est ‘‘l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable’’ au niveau national la Côte d’Ivoire a choisi ‘‘ l’égalité des chances pour un avenir durable en Côte d’Ivoire’’.
Pour Ehui de l’Oneg, deux principaux acteurs que sont les ministères de l’Environnement et de la femme s’occupent de l’implication du genre dans le changement climatique.
Il a rappelé par ailleurs que » la Côte d’Ivoire a plusieurs engagements institutionnels avec les partenaires techniques et financiers, lui permettant ainsi de lutter contre le changement climatique en tenant compte du genre. »
Bien avant lui, Koné Matchangue, experte genre et inclusion du projet de résilience climatique de la Convention de la société civile dit projet benkadi est intervenue . Elle a insisté sur le sens et la portée de l’approche genre. Selon elle, « c’est la journée internationale des droits des femmes qui marque le principe de l’égalité entre l’homme et la femme. Mais nous ne pouvons pas parler d’égalité sans évoquer l’équité car c’est l’équité qui permet d’atteindre l’égalité « .
Aussi, se basant sur les données qui représentent le pourcentage des femmes au sein de différentes institutions, elle conclut ceci: » Il est clair que la femme occupe une place minime dans tous les domaines d’activités. Quand bien même que l’égalité ait été reconnue par la loi » .
Cela, alors que des défis existent au niveau climatique. Ce que laisse entendre en substance Cissé Souleymane, Expert en changements climatiques du projet benkadi. « L’augmentation de la température serait la cause principale du changement climatique qui est de 1,5° . Ainsi cette température provoque d’une part le réchauffement climatique , qui cause l’allongement des saisons sèches, à son tour dérègle le calendrier agricole et cela va baisser les rendements agricoles. Et d’autre part, l’augmentation de la température favorise l’élévation du niveau de l’océan, puis l’événement météorologique qui entraîne l’érosion côtière , occasionnant le changement climatique », relève t il . Pour lui, la solution est l’atténuation et l’adaptation.
L’expert en changements climatiques espère également en un développement agricole sans extension sur les surfaces forestières. Il préconise, entre autres, la gestion durable des forêts.
Cette journée d’échanges a été réalisée dans le cadre de la mise en œuvre du projet de résilience climatique inclusive dénommé Benkadi.
L’objectif de la CSCI était de permettre au personnel d’approfondir ses connaissances sur l’approche genre dans la lutte contre le changement climatique.
En effet, une étude de la CSCI réalisée courant 2021 démontre la faible implication des femmes dans la prise de décision liée aux changements climatiques. L’érosion côtière et la dégradation des aires protégées notamment.
D’ailleurs au niveau national, les chiffres de la représentativité des femmes dans les instances de décision sont alarmants. Assemblée nationale 13,33%. Conseils municipaux: 7,96%. Conseils régionaux 3,2% et sénat 19,19%. Gouverneur du district 7,14% et gouvernement de Mars 2021 19,41% .
Aïcha Ouedraogo
Lemediacitoyen.com
Soyez le premier à commenter