L’élection municipale du 16 décembre 2018 à Grand-Bassam s’est achevée comme elle s’était terminée le 13 octobre : avec des violences et des soupçons de fraude et une remise en cause de la Commission Electorale Indépendante. Les bassamois ont désormais les yeux rivés sur la Cour suprême.
On en sait plus sur les motifs qui ont poussé les avocats du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a recourir à la chambre administrative de la Cour suprême en vue de la reprise du scrutin. Notamment les 6.577 inscrits privés de vote. Car, en proclamant les résultats, la CEI avait exclu 6 577 inscrits des zones violentées. Et ce, en tenant compte de 35 474 inscrits des zones ayant eu accès au vote contre un collège électoral initial de 42 051 personnes.
Le candidat du PDCI , Philippe Ezaley, le maire sortant, sa fille et son épouse font partie des 6 577 électeurs inscrits qui n’ont pas été pris en compte dans les résultats définitifs de la Commission électorale indépendante (CEI). Les voix de 15 bureaux sur les 104 que compte la commune sont annulées. L’équivalent de plus de 6.000 électeurs potentiels là où le vainqueur a eu à peine 1000 voix de plus que son principal adversaire.
Georges Ezaley a rappelé qu’il avait obtenu, lors du précédent scrutin du 13 octobre, 1 600 voix d’avance sur Jean-Louis Moulot dans les quatre bureaux de vote saccagés dimanche par des individus armés non identifiés, et dont les bulletins n’ont pas pu être pris en compte par la CEI. Pouvons-nous dire que ces résultats reflètent le choix de la population ?
Souvenons-nous des propos du ministre Amon Tanoh pendant la campagne qui attisent la suspiscion. « Si Moulot ne gagne pas, je démissionne du gouvernement. » Pour bon nombre d’observateurs, quand un ministre de la République tient de tels propos, il ne faut pas s’attendre à ce que le contraire se produise. L’opinion estime que tout est mis en œuvre pour que cette démission ne survienne pas. Le Premier ministre Amadou Gon, lui-même, affirmait : «Moulot, Je peux t’appeler déjà monsieur le Maire par anticipation. Parce que tu as déjà gagné 2 fois. »
La chambre administrative de la Cour suprême joue sa crédibilité dans la décision des municipales à Bassam, ville chère du vice-président Duncan, l’un des dauphins constitutionnels.
Patrimoine mondial de l’Unesco, la cité balnéaire de Grand-Bassam est également considérée comme une ville où d’importants projets de développement, notamment dans le domaine immobilier sont, selon des sources diplomatiques, en cours à Grand-Bassam.
En entendant la décision finale de la cour suprême, l’opinion nationale et internationale retiennent le souffle à un an de la présidentielle.
Daniel N Susper
Lemediacitoyen.com
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