Décryptage/ La Fintech ou Finance Technologique, comprendre les enjeux / Par Stephane Ganhi, économiste

Stephane Ganhi, économiste de développement, chroniqueur à lemediacitoyen.com

En réponse à la crise économique de 2008 due aux subprimes, de nombreux bancaires et traders ont quitté les grands centres financiers de la planète et se sont lancés dans des aventures entrepreneuriales pour repenser le modèle de la finance grâce à l’innovation technologique. Cette démarche en dix ans a abouti à un grand changement du secteur bancaire, entraînant un changement de comportement et du mode de consommation des usagers bancaires.

La Fintech est la combinaison des termes de la finance et de la technologie qui désigne une start-up innovante qui utilise la technologie pour repenser les services financiers et bancaires. L’objectif de cette démarche est de rendre la finance plus simple et plus accessible en proposant des services de meilleures qualités et moins coûteux. Les Fintech se développent en effet dans tous les domaines de la gestion d’épargne aux prêts pour les particuliers, en passant par le financement des entreprises ou le paiement en ligne.

En réponse à la crise économique de 2008 due aux subprimes, de nombreux bancaires et traders ont quitté les grands centres financiers de la planète et se sont lancés dans des aventures entrepreneuriales pour repenser le modèle de la finance grâce à l’innovation technologique. Cette démarche en dix ans a abouti à un grand changement du secteur bancaire, entrainant un changement de comportement et du mode de consommation des usagers bancaires.

C’est dans ce cadre que la banque mondiale après un constat mettant en cause le nombre élevé de personnes exclues du système bancaire formel, initie avec les gouvernants du monde l’adoption de la politique d’inclusion financière afin de lutter contre la pauvreté tout en se basant sur les fintechs.

La majorité des pays en voie de développement adopte cette nouvelle stratégie qui allie finance et technologie afin de lutter efficacement contre la pauvreté des populations. Ainsi donc avec l’essor de l’accès à internet dans les années 2000, les banques en ligne inondent le marché bancaire dans les pays développés à l’opposé des pays en voie de développement qui prendront plus de temps du fait du manque d’infrastructure facilitant cette nouvelle technologie.

L’avènement du mobile banking sera la réponse appropriée pour les pays en voie de développement dans l’utilisation des fintechs. Le mobile banking permet aux détenteurs d’un compte mobile d’avoir un compte bancaire. Avec ce nouveau dispositif et la politique d’inclusion financière lancée en 2009 à Pittsburg, les pays en développement voient ainsi une possibilité de bancarisation des masses.

Certains pays adoptent cette politique sociale alliée aux filets sociaux cas de la Côte d’Ivoire. L’adoption de ces politiques sociales (Inclusion financière et les filets sociaux) montre bien l’objectif social des décideurs.

A la veille des élections 2020, l’enjeu est de prendre en compte les besoins de toute la population tout apportant des réponses innovantes qui permettront de réduire l’impact du secteur informel dans l’économie tout en luttant contre la pauvreté. La tendance du mobile en côte d’ivoire va grandissant ce qui est une réponse à la bancarisation des populations si l’objectif est juste de bancariser. Pourtant en adoptant la politique de l’inclusion financière et des filets sociaux, le pays se dotait de moyens techniques permettant l’autonomisation des populations. Pour ce faire les décideurs à savoir l’Etat doit se porter garant auprès d’un établissement financier national afin de définir avec celui-ci une stratégie allant dans le sens de l’autonomisation des bénéficiaires des filets sociaux. Pour cela l’Etat devrait se passer des SFD (structures financières décentralisées) à qui il prête à un taux d’intérêt réduit qui à leur tour prêtent à un taux de 15%. Le rôle de l’Etat étant de promouvoir le bien-être de ses administrés. La numérisation de l’administration étant une mesure qui réduirait le volume du secteur informel dans l’économie quand nous savons que les usagers de ces administrations sont en majorité issus du secteur informel. Pour cela il faudrait développer un modèle d’éducation financière adapté à leurs réalités afin de réduire l’exclusion des populations cibles.

En somme les Fintechs, faciliteront la réduction de la fraude et l’impact du secteur informel en plus de pouvoir lutter contre la pauvreté.

Par Stephane Ganhi, économiste de développement,

Spécialiste de l’inclusion financière

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