Lagui Zade Eden Nova, la seule femme candidate à la présidence de la jeunesse PPA-CI se dévoile (Interview)

 

    De la Fesci au PPA-CI en passant par l’UNG, Lagui Zade Eden Nova , candidate à la Présidence des jeunes du Parti de Gbagbo se confie à Lemediacitoyen.com. Interview !

    Vous êtes la seule femme sur les 10 candidats à la présidence de la ligue des jeunes du PPA-CI. Cette élection a lieu le 19 avril 2022. Déjà, comment vous vous êtes retrouvée en politique ?

    Étant toute petite, je voyais mon père qui parlait politique. Curieuse j’écoutais et je me suis intéressée très tôt à la chose politique. Mon père en parlait avec tellement de passion que je voulais savoir, je voulais découvrir. L’anecdote c’est qu’étant toute petite, je pensais qu’il y avait 2 Gbagbo. En fait on avait une photo de lui à la maison où il a les cheveux grisonnants. Du coup quand je grandis, je vois un tout autre Gbabgo je pensais qu’il s’agissait de 2 personnes distinctes.

    Comment votre entourage notamment vos parents réagissent à votre engagement politique ?

    Ils réagissent bien. Mes parents ne sont plus. Ils m’ont quitté à un an d’intervalle. Ils ont vu mes premiers pas en politique. Maman est partie en 2020. Quand elle était là elle m’encourageait, elle avait foi en moi. Papa également. Dans l’un de nos derniers échanges, il me disait qu’il était fier de moi et qu’il avait foi que politiquement, je ferais plus que lui. J’ai vraiment eu leur soutien jusqu’à ce qu’ils ne soient plus. À côté de cela, mes frères et sœurs me soutiennent, ma famille elle-même s’implique dans la chose.

    Pourquoi vous présentez-vous à la présidence de la ligue des jeunes du PPA-CI ?

    Je me présente à la présidence de la ligue des jeunes du PPA-CI parce que j’ai les capacités, j’ai l’expérience et j’ai les compétences qu’il faut. Déjà à l’âge de 13 ans, je m’engage à la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Quelques années plus tard de 2006 à 2008, je suis secrétaire générale adjointe 2 au collège moderne de Bondoukou. C’était vraiment difficile car Bondoukou est une ville musulmane. Et là bas, les gens n’avaient pas la culture de ce qu’une femme peut être au devant des choses. C’était difficile mais à force de travail, ils m’ont accepté.

    À la suite de cela, j’ai été nommée secrétaire chargée des finances de la coordination du zanzan. Et lorsque je rentre sur Abidjan, je suis secrétaire générale d’un établissement où ce ne sont que des garçons. J’ai travaillé avec eux, je les ai dirigé et ça s’est très bien passé. Il est donc important pour moi de reverser cette expérience au parti. Mais à côté de l’expérience syndicale que j’ai eu j’ai une expérience politique. Depuis 2016 j’ai commencé à militer à l’Union des Nouvelles Générations (UNG). En 2018, je suis responsable, secrétaire générale adjointe chargée de la mobilisation féminine. Après cela je rejoins la Jeunesse Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) où le doyen Abou Cissé forme une plate forme de la société civile à laquelle je prends part en tant que fondatrice. Je me présente car la jeunesse du PPA-CI a besoin de changement.

    Quels changements comptez vous apporter si vous êtes élue ?

    Au plan politique, tant bien qu’au plan professionnel, pour moi la formation a une grande place. Il est important d’axer mes actions à mener sur la formation à tous les niveaux. Politique, idéologique et professionnelle. Moi-même le fait que je sois une femme c’est un changement. Car c’est la première fois au sein de la gauche ivoirienne qu’une jeune femme se présente à la présidence des jeunes du parti. Le changement, c’est également emmener les jeunes filles à s’intéresser réellement à la chose politique.

    Pourquoi selon vous les électeurs devraient vous choisir vous ?

    Je pense que les électeurs devraient me choisir car j’ai fait mes preuves sur le terrain politique. J’étais là à tous les meetings. J’ai appris auprès de nos devanciers dont Zagol Alain Duran, Dahi Nestor. Comme je l’avais déjà dit j’ai les aptitudes, les qualités et les compétences pour diriger la jeunesse du PPA-CI.

    Quels sont vos projets pour la jeunesse du parti ?

    Mes projets se déclinent en 10 points. D’abord, après mon élection, il serait important de rassembler la jeunesse. Puisque le PPA-CI est constitué de plusieurs mouvements, il serait intéressant de regrouper tout le monde.

    Ensuite il est important pour nous qu’en 2025, le Président Laurent Gbagbo reprenne le pouvoir mais ça passe obligatoirement par 2023. Je parlais tantôt de la formation, c’est aussi un point de notre programme d’action. Il faut qu’on forme la jeunesse. Parce qu’une jeunesse mal formée c’est un danger. À la suite de cela, il faut qu’on intéresse les jeunes femmes mères ou non, mariées ou non à la chose politique. On fera du social, on travaillera à l’autonomisation de la femme. En effet, en Afrique les femmes ne sont pas autonomes et en général, elles ont tendance à abandonner leur rêve pour se consacrer à la famille. Ce sont là des pans de notre projet. Il y en a dix.

    Quels sont les enjeux de cette élection ?

    Les enjeux sont énormes. Depuis 2000, il n’y a plus eu d’élection de jeunes au sein de la gauche ivoirienne. Aujourd’hui il y a une nouvelle génération. Les enfants nés en 2000 sont aujourd’hui des adultes. Il est important pour nous de réunir toute cette jeunesse. Il est important de les intéresser à la chose politique tant bien même qu’ils soient électeurs ou pas. Il est important pour nous de permettre que ces jeunes soient de réels acteurs dans la vie politique ivoirienne.

    Quel regard portez vous sur la jeunesse politique ivoirienne ?

    Depuis 2010 à aujourd’hui, la jeunesse a été manipulée. La jeunesse ne se retrouve plus, ne se sens même plus dans tout ce qui est politique. La jeunesse est désintéressée à la chose politique.

    Quel regard portez vous sur l’engagement des femmes en politique ?

    La Côte d’Ivoire ne fait pas partie des pays dont les gouvernements ont 50 % de femmes. On parle de parité, d’émancipation mais ce sont des questions qu’on doit traiter et régler. Les femmes partout dans le monde on prouvé qu’elles étaient dignes de confiance. Elles ont prouvé qu’elles étaient capables de changer le monde. Pour nous il est important d’intéresser les femmes à la chose politique. Il est important qu’elles soient des acteurs majeurs. En effet si les femmes sont en politique, il y aura moins de violence. Mais pour l’instant le constat est amer. C’est la femme qui donne la vie, elle vit les problèmes de société il est important qu’elle soit acteur majeur en politique.

    Quelle appréciation vous faites du climat politique ivoirien actuel ?

    C’est compliqué et ce n’est un secret pour personne. Depuis 2010 il y a eu  les emprisonnements arbitraires. Au point où aujourd’hui quand tu fais de la politique en Côte d’Ivoire et que tu es de la gauche, on te traite de courageux. La démocratie n’est pas en Côte d’Ivoire. Nous espérons que les choses rentrent en ordre et qu’on soit réellement un pays démocratique. Ça serait bien pour les générations futures.

    Le PPA-CI étant le parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire, quelle est votre vision par rapport au Panafricanisme ?

    Aujourd’hui on se développe en réseau et pour moi le Panafricanisme est la meilleure chose sur laquelle l’Afrique peut compter pour évoluer. Il est important qu’on soit des panafricains dans tous les domaines. Il faut qu’on puisse valoriser tout ce qui est de l’Afrique. Pour moi le Panafricanisme est important.

    Votre mot aux électeurs.

    Je voudrais dire au électeurs de voter autrement cette fois-ci. On a tendance à voter parce qu’on connaît quelqu’un. Il est important de se baser sur les différents programmes des candidats. Il est important qu’on puisse se baser sur les compétences et les expériences de ceux qu’on souhaite comme dirigeants. On a des problèmes en Afrique parce qu’on met à la tête de nos États des personnes qui ne sont pas capables. Il est important que la jeunesse du PPA-CI puisse choisir leur avenir et je représente cet avenir là. Il faut une personne courageuse, organisée, engagée réellement qui ne recule devant rien pour diriger cette jeunesse. Parce que le contexte politique dans lequel nous sommes impose un responsable de jeunesse vraiment engagé politiquement. Donc j’appelle la jeunesse du PPA-CI à voter au soir du 19 avril le choix de l’avenir, le choix de la reconstruction.

 

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Délorès Pie

 

Lemediacitoyen.com

 

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