On peut imaginer la moue que vous faites à lire ce titre. Oui, pour les élections 2020 en Côte d’Ivoire, si le débat politique reste en l’état, on peut déduire que « Y’a rien en face, c’est bouclé, c’est géré ». Il ne faut pas entendre par là qu’un camp aurait pris de l’ascendance sur l’autre d’emblée. Ne pas se scotcher à la première lecture de ces slogans d’une décennie politique peu enviable.
On peut certes saluer l’ivoirisme des termes dans le débat politique. Mais on ne peut pas saluer l’indiscipline politique qui est différente de l’impertinence intellectuelle. Par indiscipline, entendre le non-respect de l’opinion. Qu’est-il proposé à l’opinion à l’orée de 2020 ? Rien de neuf dans la manière de faire. Le débat est pauvre. Insipide. Quand il ne consiste pas à faire peur par des discours du genre « en 2020, je prends mes affaires » ; « en 2020, ce sera chaud » ; Il se limite au « cassage de papo* » mettant en scène ex alliés. L’élément nouveau serait peut-être le dynamisme de la justice quand les mis en cause semblent plus proche de l’opposition. A preuve, les affaires Mangoua, Blé Goudé, Laurent Gbagbo. Laissons la justice faire son travail. Passons donc.
« Y’a rien en face, c’est bouclé, c’est géré » car rien ne change depuis dans le discours politique. Ce sont les mêmes acteurs, les mêmes phénomènes, les mêmes noumènes. On tourne autour du coffre arrière de la voiture. Ne parlez pas du rapport de la Cour des comptes. Qui va rendre compte ? Tant que monter dans le coffre d’un véhicule pour la distance Abidjan-Bouaké (SIC) peut rendre hilare, tant mieux ! Déjà que certains en ont marre, s’ils se marrent…
Nesmon De Laure
Lemediacitoyen.com
* »cassage de papo »: de l’ivoirisme pour signifier « faire de révélations »
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