Épidémie de coronavirus, retour sur une crise de l’information

    Epidémie du coronavirus. Cen’est pas qu’une crise sanitaire. Elle est aussi une crise de l’information et surtout la vraie. On en parle avec Anderson Diédri, fact-checker. 

    On observe la déferlante de fausses informations dans les plateformes numériques, les réseaux sociaux et de nombreuses incertitudes relatives aux recherches en cours sur d’éventuels traitements de la maladie, dont les journalistes témoignent presque malgré eux.

    Les informations fausses ou trompeuses diffusées par les médias ou les réseaux sociaux empêchent les citoyens d’avoir accès à une information exacte et crédible. Ces infox réduisent l’impact de la sensibilisation notamment sur les gestes barrières à adopter pour lutter contre la propagation de la pandémie et annilhilent de ce fait les efforts investis par les autorités sanitaires mais aussi l’action des médias pour diffuser les informations crédibles.

     Anderson Diédri, journaliste pour le site internet  eburnietoday.com , donne son avis sur les retombées des fakes news pendant cette crise sanitaire.

     « Les fakes news diffusées induisent les citoyens en erreur et les amènent à avoir un comportement  déraisonnable. On a vu des personnes détruire le centre de dépistage qui était en construction à Yopougon, estimant que ce centre allait accueillir des malades qui allaient les contaminer, alors qu’en réalité il s’agissait d’un centre de dépistage qui devait aider à améliorer la prise en charge dans le cadre de la lutte contre la maladie. », affirme t-il.

      Selon lui, les personnes exposées à ces infox ou influencées par celles-ci refusent ou vont refuser de croire en l’existence réelle de la covid, ou à penser qu’il s’agit d’un virus manipulé artificiellement créé. En plus, cela va avoir un impact sur l’acceptation des traitements à administrer des remèdes inappropriés qui peuvent être dangereux et entrainer le rejet des vaccins.

    Les fakes news vont donc développer les croyances et faire le lit des théories du complot souvent les plus fantaisistes en renforçant les biais de confirmation , les intox emmènent des personnes à ne plus croire en ce qu’on leur dit. C’est en cela que la diffusion massive des fakes news a un impact pernicieux sur la sensibilisation mais aussi sur toutes les actions pour lutter contre la covid, notamment les remèdes à utiliser et l’acceptation des vaccins.

    En Côte d’Ivoire, les fausses nouvelles sont punies par la loi selon les articles 229 et 231 du code pénal ; la diffusion par les citoyens d’informations mensongères, de rumeurs ou la diffamation est punie d’un emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de 500.000   à 5.000 000 de francs CFA. L’article 97 de la loi sur la presse de 2017 ajoute que la publication , la diffusion , la divulgation ou la reproduction de fausses nouvelles, de pièces fabriquées , falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers est punie d’une amende de 1.000.000 à 5.000.000 de francs CFA , la peine d’emprisonnement étant supprimée pour les délits de presse.       Ces sanctions doivent exhorter et interpeller les citoyens sur leur responsabilité de vérifier avant la publication ou le partage de toute information.

Ruth Assoko 

Lemediacitoyen.com

*Réalisé  dans le cadre du projet publication d’articles et de vidéos de sensibilisation sur la Covid-19. Projet mis en œuvre par l’Ong Opinion Éclairée, éditrice du média citoyen en partenariat avec la Fondation Roxa Luxembourg. 

Lire aussi:
Fact checking/ La  multiprise « artisanale » est-elle dangereuse ?

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*