L’IMPOLITIQUE OU QUAND LA POLITIQUE PERD SON VRAI SENS
********************
Il y a quelques jours, j’échangeais avec un ami qui se plaignait en ces termes : « 𝙈𝙖𝙜𝙡𝙤𝙞𝙧𝙚, 𝙚𝙣 𝘾𝙤̂𝙩𝙚 𝙙’𝙄𝙫𝙤𝙞𝙧𝙚, 𝙤𝙣 𝙛𝙖𝙞𝙩 𝙩𝙧𝙤𝙥 𝙙𝙚 𝙥𝙤𝙡𝙞𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚. 𝘾’𝙚𝙨𝙩 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙘𝙚𝙡𝙖 𝙦𝙪𝙚 𝙣𝙤𝙪𝙨 𝙣’𝙖𝙫𝙖𝙣𝙘̧𝙤𝙣𝙨 𝙥𝙖𝙨 ».
Je rétorquai tout net: « 𝑵𝒐𝒏 𝒎𝒐𝒏 𝒂m𝒊! 𝑶𝒏 𝒏𝒆 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝙨𝙪𝙛𝙛𝙞𝙨𝙨𝙖𝙢𝙢𝙚𝙣𝙩 𝒅𝒆 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆 (𝙡𝙖 𝙫𝙧𝙖𝙞𝙚). 𝑪’𝒆𝒔𝒕 𝒋𝒖𝒔𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒂 𝒄𝒂𝒖𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒏𝒐𝒕𝒓𝒆 𝒓𝒆𝒕𝒂𝒓𝒅. 𝑰𝒍 𝒇𝒂𝒖𝒕 𝒅𝒐𝒏𝒄 𝒑𝒐𝒍𝒊𝒕𝒊𝒔𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒊𝒕𝒐𝒚𝒆𝒏𝒔 ».
Je vous épargne le reste de la conversation, et interrogeons nous:
L’idée de politique a-t-elle encore un sens en Côte d’Ivoire?
Contrairement à ce qu’elle avait de noble chez Aristote, la politique comme pouvoir de décider, de légiférer, d’influencer et d’agir avec efficacité sur les affaires sociales, économiques et culturelles concernant la collectivité, a-t-elle encore un sens aujourd’hui?
Mauvaise foi, mensonges, malhonnêteté, lois et décisions contraires à l’intérêt de la collectivité, inculture, corruption, intimidations, fumisterie, inélégance langagière, violences verbales, physiques et psychologiques, voici ce qui reste du mode d’actions des hommes et femmes dits « politiques » dans notre société.
𝗡𝗼𝗻! 𝗖𝗲 𝗻’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗰𝗲𝗹𝗮 𝗹𝗮 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲. 𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗹𝘂𝘁𝗼̂𝘁 𝗱𝗲 𝗹’𝗶𝗺𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲!
Qu’est-ce donc la politique et son vrai sens ?
Répondant à l’invitation de mon amie Bamba Madia, j’étais à 𝐆𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐋𝐚𝐡𝐨𝐮 pour parler de l’urgence de « politiser » davantage la société ivoirienne d’inciter les jeunes à sengager et participer dans la gestion de la cité et des affaires publiques.
J’ai pu expliquer aux jeunes qu’ils doivent prendre au-delà, des gouvernants une part de responsabilité dans la gestion de la societé par leur en𝗚𝗔𝗚𝗘ment qui une promesse et l’ensemble de leurs obligations envers la communauté.
Ils doivent assumer leur 𝗣𝗔𝗥𝗧icipation comme la 𝐩𝐚𝐫𝐭 𝐝’𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 ou le pourcentage de leur contribution dans le capital que représente la société ivoirienne.
Je ne parle pas d’une adhésion à des partis politiques mais à un intérêt plus accru dans ce qui concerne leur communauté de base et la nation.
La gestion des affaires publiques va au-delà des acteurs partisans (partis, groupements et mouvements politiques).
On peut donc prendre sa part d’actions dans la gestion des affaires publiques aussi en tant qu’𝗮𝗰𝘁𝗲𝘂𝗿 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹 (media, association, ONG, syndicats, mutuelle, coopérative…) ou en tant qu’𝗮𝗰𝘁𝗲𝘂𝗿 𝗶𝗱𝗲́𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲 comme un intellectuel (engagé) qui influence et donne de la matière à réflexion aux populations et aux dirigeants à travers des écrits, publications, communications orales.
Personnellement, je ne suis militant d’aucun parti politique, mais je me considère comme un acteur politique engagé dans la societé civile pour faire ma modeste part de contribution au developpement de notre beau pays.
Les jeunes doivent prendre conscience qu’une Nation est comme une entreprise avec un capital social et des actionnaires.
𝘾𝙚𝙪𝙭 𝙦𝙪𝙞 𝙧𝙚𝙛𝙪𝙨𝙚𝙣𝙩 𝙙𝙚 𝙥𝙧𝙚𝙣𝙙𝙧𝙚 𝙡𝙚𝙪𝙧 𝙥𝙖𝙧𝙩 𝙙’𝙖𝙘𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨, 𝙞𝙡s 𝙙𝙚𝙫𝙧𝙤𝙣𝙩 𝙨𝙖𝙫𝙤𝙞𝙧 𝙦𝙪𝙚 𝙙’𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚𝙨 𝙥𝙧𝙚𝙣𝙙𝙧𝙤𝙣𝙩 𝙩𝙤𝙪𝙩, 𝙛𝙚𝙧𝙤𝙣𝙩 𝙩𝙤𝙪𝙩 𝙚𝙩 𝙙𝙚́𝙘𝙞𝙙𝙚𝙧𝙤𝙣𝙩 𝙙𝙚 𝙩𝙤𝙪𝙩 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙩𝙤𝙪𝙨.
Les jeunes doivent être des actionnaires qui par leur savoir, leur intellect, leurs discours, leurs actions, leurs valeurs, leurs attitudes et aptitudes doivent honorer leur PROMESSE vis-à-vis de la communauté et de leurs semblables.
0%, 1%, 25%, 50%, 75%….
À quelle hauteur chacun peut participer à bâtir le progrès et travailler au vivre ensemble qui est le but ultime de la vie en communauté (la cité)?
Cher.e ami.e jeune,
As-tu concédé toute ta part au gouvernement et aux partis politiques?
Qu’as tu fais de ta promesse envers la société? Es-tu en marge de la vie de la communauté?
L’inaction n’est plus une option! Il nous faut davantage 𝗣𝗢𝗟𝗜𝗧𝗜𝗦𝗘𝗥 la societé ivoirienne car comme disait l’Allemand Friedrich Naumann: « 𝗜𝗹 𝗻𝗲 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝗺𝗼𝗰𝗿𝗮𝘁𝗶𝗲𝘀 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝗻𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗮𝗻𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗶𝘁𝗼𝘆𝗲𝗻𝘀 𝗶𝗻𝘀𝘁𝗿𝘂𝗶𝘁𝘀 𝗲𝘁 𝗶𝗻𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲́𝘀 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 ».
C’est d’ailleurs pour quoi, dès la fin de la seconde guerre mondiale, les Allemands ont mis en place:
𝟭- 𝗟𝗮 𝗕𝘂𝗻𝗱𝗲𝘀𝘇𝗲𝗻𝘁𝗿𝗮𝗹𝗲 𝗳𝘂̈𝗿 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝘀𝗰𝗵𝗲 𝗕𝗶𝗹𝗱𝘂𝗻𝗴 (Agence fédérale pour la formation civique)
𝟮- 𝗟𝗲𝘀 𝗣𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝘀𝗰𝗵𝗲 𝗦𝘁𝗶𝗳𝘁𝘂𝗻𝗴𝗲𝗻 (𝗙𝗼𝗻𝗱𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗣𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀): Fondation Friedrich Naumann, Fondation Friedrich Ebert, Fondation Konrad Adenauer, etc… qui ont pour mission ce qu’on appelle la “politische Bildung”. Littéralement “éducation politique”.
Ne nous trompons pas: Il ne peut pas avoir de respect du patrimoine public et de culture de l’intérêt général sans culture politique. Or la culture politique se « cultive ».
Que chacun assume sa part avec responsabilité, humilité et vertu pour bâtir cette nation dont chacun sera fier.
Excellent Jeudi et que Dieu nous aide.
#MNOpinions
Magloire Ndehi
Soyez le premier à commenter