Niger. Le 21 février 2021, les nigériens auront un nouveau président. Mahamadou Issoufou, le locataire actuel du palais de Niamey, laissera sa place à un autre nigérien. Celui qui en 2017 a dit : « ne pas avoir cette arrogance de croire que je suis un homme providentiel irremplaçable » a décidé de respecter la constitution de son pays.
Avancée économique notable.
Ce sera sans doute soulagé que le président nigérien, passera le flambeau soit à son poulain Mohamed Bazoum ou à l’ancien chef de l’Etat Mahamane Ousmane, les deux qualifiés du second tour. Il mettra ainsi fin à deux quinquennats. Deux quinquennats qui ont permis au Niger de faire une avancée économique malgré l’insécurité au Sahel. Mahamadou Issoufou s’est largement épanché dans plusieurs discours et interventions sur la propension du Niger à ne pas se renfermer et donc à ouvrir ses portes pour une coopération économique avec l’Afrique et le monde.
Le président nigérien s’est longuement investi sur le dossier de la Zlecaf (zone de libre-échange continentale africaine). Une trouvaille chapeautée par la banque mondiale et les autres partenaires au développement. Une initiative de libre-échange qui permettra aux populations (30 millions d’habitants sans revenus et 68 millions d’habitants ayant un revenu de 5,50 à dollars) des pays africains de profiter de plus de retombées économiques dans leur vie de tous les jours.
Lors de son premier quinquennat le président nigérien aura réussi à faire passer le Niger de la 134e place à la 103e place lors du classement des pays en matière de développement, selon Transparency international. Les routes ont été construites et le bitume a passé la barre des 5066 kilomètres en 2019 soit plus de 1117 kilomètres de plus qu’en 2010.
L’insécurité, tache sombre au Sahel.
Les 10 ans de pouvoir de Mahamadou Issoufou ont été marqués par un regain des activités des djihadistes. Des milliers de morts ont ternis les deux mandats de l’actuel locataire du palais présidentiel de Niamey. La lutte contre ce fléau est un pilier du programme du président du Niger. Un pilier créé pour rendre aux nigériens leurs habitudes, pour leur rendre une paix qu’ils attendent depuis des décennies.
Mahamadou Issoufou, le démocrate.
Au soir du 21 février 2021, date du 2e tour de la présidentielle le président Issoufou aura ses valises déjà bouclées pour quitter le palais de Niamey. Celui qui a porté plainte contre un groupe de soutien qui voulait qu’il fasse une entorse à la constitution, partira la tête haute. Attaché à la démocratie et à la bonne gestion de la chose publique, il laisse la gestion du pays mais sans doute pas la scène…politique. Mahamadou Issoufou va donc tenir son pari qui est de ne pas changer la constitution comme en Guinée Conakry ou de mal l’interprété comme à Abidjan. Pour le « lion de Dan Dadji »,(son village natal situé dans le département de l’Illéla, région de la Tahoua situé à 434 kilomètres de Niamey la capitale) comme l’appelle ses partisans il est inconcevable de transgresser les règles fondamentales sur lesquelles vivent les nations. Mahamadou Issoufou l’a dit, il n’a pas l’« arrogance » pour croire qu’il est « providentiel ».
Armand Iré
Lemediacitoyen.com
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