Analyse/ Côte d’Ivoire, une opposition  fragile  face à un RHDP déstabilisé, 2020 reste une inconnue

Analyse/ Côte d’Ivoire, une opposition  fragile  face à un RHDP déstabilisé, 2020 reste une inconnue
Malgré les sourires, les leaders du FPI -GOR vivent une rivalité interne après le décès d'Aboudrahamane Sangaré (DR)

L’opposition ivoirienne devrait-elle se réjouir de sitôt ? Le tout sauf Ouattara en 2020, au regard de la monture actuelle de la vie politique ivoirienne reste moins sûr.

Rien n’est plié, rien n’est gagné pour le camp au pouvoir. Rien n’est non plus gagné ni plié pour l’opposition. La théorie des contraires est loin d’être la norme, tant le tableau actuel est biscornu. Malgré son air jovial devant la déconfiture du RHDP actée par la rupture des fondateurs, l’opposition ivoirienne n’est pas en pleine forme. Les dissensions internes au FPI, le parti fondé par Laurent Gbagbo n’ont pas cessé d’exister. Nouvellement acquitté en première instance, Laurent Gbagbo est occupé à préparer une contre-offensive en cas d’appel sur l’acquittement.

Certes, il n’est pas interdit de parole publique, sauf pour l’affaire pendante à la CPI,  mais les morceaux à recoller au niveau de son parti ne sont pas un exercice facile. La question Simone Gbagbo à qui il a refusé une succession pourtant naturelle à Aboudrahamane Sangaré, au regard de la hiérarchie au sein du parti a été beaucoup commentée. Existe également le cas Affi Nguessan considéré comme un exclu au congrès de Mama. Lui qui revendique une légalité va-t-il accepter l’idée d’un Gbagbo président du FPI ? Ces dissensions jouent le jeu du pouvoir d’Abidjan. Et ont alimenté les causeries dans les cafés lors du premier round des rencontres  gouvernement-opposition autour de la CEI.

Le FPI de Laurent Gbagbo n’est pas disposé à l’étape actuelle à se fondre  dans la plateforme qu’appelle, de tous ses vœux, Konan Bedié, le président du PDCI. Bédié va-t-il laisser la place à un jeune candidat de son parti pour la course de 2020 ? Si oui, lequel ? Et pourquoi n’attaque-t-il pas le terrain de la précampagne ? On a l’air de tâtonner sur cette question au PDCI.

Il ne faut pas rêver à un scrutin plié dès le premier tour pour l’opposition. Chacun y ira avec ses forces et faiblesses.  Et devant le tableau actuel, Ouattara a encore des cartes en main. Le pouvoir d’Abidjan jouera certainement sur les divisions internes dans les différents partis d’opposition. Même si pour des analystes, les cadres PDCI  qui ont fait leurs vœux au RHDP ne sont pas partis avec les militants, il faut tout de même compter avec la percée de certains comme Adjoumani Kobenan, au regard des résultats de la municipale de 2018.

Les soroistes ont peut-être la force de déstabiliser les votes au RHDP unifié, qui en réalité est composé en majorité par le RDR. Mais des questions demeurent.  Les soroistes s’y sont-ils pris tôt ? Une partie de la base du RDR  aime bien Soro. Mais va-t-elle effectivement le préférer à Ouattara ? Affi n’arrive pas à contrôler la base pro Gbagbo. L’analyse sociologique de l’électorat ivoirien montre un attachement viscéral aux trois grands. Bédié, Gbagbo, Ado. Pour bon nombre d’analystes, en se positionnant en 2020, Soro Guillaume préparerait en réalité 2025.

A l’étape actuelle, il n’est pas évident que le tout sauf Ouattara est une option qui gagne. Vivement 2020 !

Nesmon De Laure

Lemediacitoyen.com

 

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