Compétence de la CADHP, Tournons La Page préoccupé par le retrait ivoirien

Interdiction
Didier Amani, coordinateur de la Coalition Tournons La Page en Côte d'Ivoire (DR)

   Le retrait de la compétence de la CADHP suscite des réactions en Côte d’Ivoire. Le mouvement citoyen Tournons LA Page  exprime sa préoccupation. Alexandre Didier Amani signe une déclaration à cet effet. 

          DECLARATION TLP-CI

Recul de la démocratie, la Cote d’Ivoire doit conserver sa déclaration de compétence

    Au moment où le monde fait face à une pandémie liée au coronavirus, commandant le rassemblement des forces vives de la nation pour apporter une riposte appropriée contre l’évolution de ce virus, le gouvernement ivoirien à l’issue de son conseil des ministres tenu ce mercredi 29 avril 2020 décide de retirer sa déclaration de compétence à la Cour africaine des droits de l’homme et des
peuples(CADHP).

    Le gouvernement justifie cette décision par son désaccord avec les récentes décisions de la Cour africaine. La dernière en date concerne Monsieur Guillaume Soro et les cadres de son parti également poursuivis devant la justice ivoirienne.

     Le 22 avril dernier, la Cour a pris des mesures provisoires ordonnant à la Cote d’Ivoire de surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt contre Monsieur Soro et de surseoir à l’exécution des mandats de dépôt contre les autres requérants.

    Ces mesures provisoires ne préjugent pas de la décision sur le fond de la Cour africaine, elles permettent seulement, dans l’attente de cette décision, d’empêcher que les intéressés subissent des dommages graves et irréparables.

    Elles ne remettent donc en rien en cause l’indépendance de la justice comme l’affirme le porte-parole du Gouvernement.

   En réponse à cet arrêt, au lieu d’obtempérer comme il en a l’obligation, l’État de côte d’Ivoire décide de retirer sa déclaration de compétence à la CADHP. Le rôle de la CADHP n’est rien de plus que de relever les erreurs des États en matière de droits humains afin qu’ils puissent les corriger et continuer à respecter la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. La Côte d’Ivoire, en tant qu’État de droit, doit reconnaître ses erreurs et les rectifier. L’engagement pris envers les droits humains et la CADHP n’est pas à la carte, il doit être respecté peu importe les circonstances et les
parties impliquées.

   De plus, cette déclaration de compétence reconnaît à la Cour la compétence pour juger des requêtes déposées devant elle par des particuliers, citoyens ou ONG.

    Au regard de ce qui précède, TLPCI est profondément préoccupé et s’inquiète de constater la volonté des dirigeants ivoirien à priver leurs citoyens, ainsi que les ONG, d’avoir recours à cette juridiction pour faire valoir leur droit à la justice.
  TLPCI invite le Gouvernement ivoirien à se conformer à ses engagements internationaux, en particulier sa déclaration de compétence reconnue à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, pour la consolidation de l’état de droit et de la démocratie.

    Enfin, TLPCI appelle le Gouvernement à réunir les conditions d’un climat apaisé dans ce contexte pré-électoral marqué par la pandémie du coronavirus.
     

Fait, à Abidjan le 30 AVRIL 2020
Le Coordinateur TLPCI
AMANI A. DIDIER

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