Fin 2019, j’ai l’opportunité de participer à deux rencontre d’activistes africains. La première au Ghana et la seconde en Guinée.
Quand vous discutez avec les activistes et voyez les causes qu’ils défendent, vous vous rendez compte qu’ils ne sont pas vos ennemis.
Ils parlent de justice sociale , de droits civils et politiques et ils revendiquent avec la parole. Ils ne prennent pas des armes pour revendiquer.
A mon avis, les Etats devraient discuter, écouter ceux qui demandent un mieux être pour les autres par des moyens non-violents.
Hélas, ce sont plutôt des arrestations, des intimidations…
Mais Dieu, si vous saviez combien cela les galvanise. Ils sont excités quand on les arrête. Ils n’aiment pas ceder aux intimidations. Je parle des activistes loyaux et non ceux qui utilisent la couverture de l’activisme pour une cause autre que la justice sociale.
Et je trouvais curieux que dans le monde de l’activisme, plus vous dérangez par vos prises de position courageuses, mieux vous êtes respectés. Certains sont contents de dire : » ça fait la 5ème fois qu’on m’arrête. Je me suis opposé à une telle injustice. Et le gouvernement n’était pas content ».
Alors qu’ils sont contents d’être arrêtés pour leurs idéaux de justice, moi, qui suis la moins gradée, je suis plutôt triste. Pourquoi nos dirigeants n’aiment pas les activistes qui leur disent la vérité ?
Guy Sagna que j’ai interviewé, il y a quelques années n’a pas pris d’armes contre son pays mais il est en prison chez lui au Sénégal.
Le Coordonnateur de Tournons La Page au Niger vient d’être arrêté dans son pays ce 16 mars 2020. Pourtant il n’est pas violent. Il n’a pas pris d’armes contre son pays.
En Guinée, c’est presque tous les jours que nos camarades sont inquiètés.
En Côte d’Ivoire, même scénario. Des affaires en justice, des intimidations, des menaces.
Hier, sous le joug colonial, c’ est l’activisme d’Houphouet Boigny et ses compagnons qui a favorisé l’indépendance.
C’est par l’activisme non violent que Gandhi a obtenu des avancées en Inde.
Activiste un jour, activiste toujours. Tantôt emprisonnés tantôt relâchés. Mais la lutte continue au fil des époques parce que l’engagement est humain.
Nesmon De Laure
Lemediacitoyen.com
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