Le sexisme bienveillant, une méchante gentillesse/edito

Le sexisme bienveillant. Un sexime surnoit qui met mal à l’aise. Il se fait à son aise. Se croyant veillant, il eveille rabaissement. « On veut entendre une belle voix féminine pour nous lire le texte ». « Il nous faut une femme pour prendre des notes à cette réunion car les femmes prennent bien les notes »… Je m’arrête à ces deux exemples et je vous explique pourquoi ils émanent du sexisme bienveillant.

« On veut entendre une belle voix féminine pour nous lire le texte » 

« belle voix féminine  » trahit son auteur. Il s’agit ici d’une « besogne » qui est automatiquement attribuée aux femmes.

Et quand aucune femme du groupe n’a envie de lire, la gêne se dégage. Elles sont pointées du regard comme des incapables.

Pourtant, le locuteur aurait pu gentiment demander à une personne volontaire de lire. Designerait-il automatiquement une femme si cette activité de lecture pour le groupe était payée ? 

Avec « Il nous faut une femme pour prendre des notes à cette réunion car les femmes prennent bien les notes », nous sommes dans le même schéma. 

Prendre des notes est parfois une tâche fastidieuse et généralement non rémunérée. Pourquoi vouloir automatiquement y affecter une femme ? 

Doctissimo analyse que « L’agressivité n’est pas la seule forme que revêt le sexisme. La plupart du temps, celui-ci se révèle en réalité bien plus subtil, se cachant derrière des concepts bien acceptés comme la galanterie : c’est ce que l’on appelle le sexisme bienveillant » .

Selon les psychologues Alice Eagly et Antonio Mladinic, le sexime bienveillant consiste à « survaloriser – culturellement mais pas financièrement – les femmes pour les qualités qui leur sont traditionnellement attribuées ».

Doctissimo fait remarquer qu’ en encensant leur rôle de mère et de femme au foyer par exemple, elles seront ainsi encouragées à rester à leur place – une place socialement inférieure.

« Même si ces attentions peuvent sembler bien intentionnées, elles ne ciblent que les femmes, et ces comportements spécifiques portent en eux la vision de la femme inférieure, fragile et incapable, que les femmes ont également », analyse Alice Eagly. 

Chers ami-e-s, quittez dans ça comme on le dit à Abidjan. 

De Laure Nesmon, 

Journaliste, militante féministe et Présidente de l’Ong Opinion Éclairée 

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