Pour les observateurs de la scène politique ivoirienne, le divorce entre Alassane OUATTARA, le président de la République et Guillaume SORO, le président de l’Assemblée nationale est une évidence, Les photos de leur rencontre privée distillées sur internet, ne changent pas grand-chose.
La rencontre entre Alassane OUATTARA et SORO entre les 05 et 10 janvier 2019 semble n’avoir rien changé à la position de Guillaume SORO qui se dit que sans confiance, aucune relation n’est durable.
La levée de bouclier judiciaire contre les proches de Soro au lendemain de cette rencontre traduit le contenu des échanges entre les deux hommes. En effet, les députés Soumahoro et Alain Lobognon sont inquiétés par la justice. Le procureur de la République au cours d’une conférence de presse ce 11 janvier, annonce des poursuites.
Selon nos informations, dans le camp de Guillaume SORO, cadres et sympathisants se forgent un moral de fer. Des dispositions sont prises pour qu’ils résistent psychologiquement aux éventuelles « pressions et persécutions ». Et il est demandé à certains cadres qui voulaient se dévoiler maintenant de rester encore dissimulés.
Du côté du RHDP, il faut régler la question SORO GUILLAUME au plus vite. Ce début d’année est riche en faits et discours politique.
En effet, Guillaume SORO, l’homme à la parole rare depuis un certain temps donne de la voix en ce début d’année depuis son fief de Ferkéssedougou . Il dénonce ce qu’il considère comme un acharnement contre lui et son entourage. Et il n’y est pas allé du dos de la culier. Au cours d’un déjeuner offert aux chefs et cadres de son village, il a dit: <<tous mes collaborateurs ont été renvoyés (…) tous ceux qui m’ont salué, ont eu des problèmes>>.C’est certainement ce qui apparait comme un acharnement qui l’a poussé à revoir ses amitiés en se rapprochant de Bédié qui ne manque pas d’éloges envers le premier.
À ceux qui ne sont pas contents de son rapprochement avec Bédié, il répond ne « pas être la propriété de quelqu’un ». Les mots sont assez forts pour que Guillaume SORO revienne sur ses dires. Le président de l’Assemblée nationale veut juste dire qu’il a grandi et capable de décider pour lui-même. Il affirme ne plus faire de palabre à quelqu’un parce qu’ une autre personne serait en palabre avec ce dernier, faisant allusion à son engagement politique et militaire en faveur de M. Ouattara. <<depuis 1990, on peut pas continuer à faire palabre avec tout le monde parce que tel en fait et être en paix parcequ’il est en paix, ça veut dire quoi ?>>, s’exaspère-t-il.
Guillaume SORO sait que Adama Bictogo , PCO du congrès du RHDP qui demande sa démission s’il n’y va pas, ne peut tenir un tel discours sans l’aval d’Alassane Ouattara , En répondant à Bictogo, c’est à son mentor momentané qu’il répond. D’ailleurs, M.Soro soutient s’être engagé avant la naissance du RDR d’Alassane Ouattara. Pour dire que tout doit se faire dans les principes démocratiques auxquels il affirme tenir. Une manière de dire que s’il ne doit plus être président de l’Assemblée Nationale, que cela se fasse dans les règles et principes démocratiques.
Guillaume SORO a déjà pensé aux conséquences de son discours et s’y est longtemps préparé car il prendra une image d’un vieux et d’une calebasse pour dire à Alassane OUATTARA qu’il n’a pas peur d’être broyé ou cassé par lui car , de toute façon, ça sera sans gloire . En effet, selon lui, << quand un vieux monte sur une calebasse qu’elle se casse, c’est une honte, si elle se casse pas , également c’est une honte pour le vieux car , vu son âge , comment il n’arrive pas à casser une calebasse ? >>
Alain Touré
Lemediacitoyen.com
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