Dans son traditionnel discours à la nation du nouvel an, le président ivoirien Alassane Ouattara a déroulé une panoplie de promesses sociales à mettre en œuvre dès 2019. Parmi elles, 5 retiennent particulièrement l’attention afin de mieux surveiller la gouvernance sociale.
Cette année 2019, la question sociale reste au centre des bonnes intentions de gouvernance comme l’année précédente. Les problématiques sociales seront abordées « avec beaucoup d’ampleur et de pragmatisme » selon Alassane Ouattara dans son discours à la nation du 31 décembre 2018. Au nombre de celles-ci, la santé et la protection sociale.
1. fournir aux populations, des services de santé de proximité, et améliorer la protection sociale
A ce niveau, le président est attendu sur la généralisation de la Couverture Maladie Universelle. Au troisième trimestre de 2018, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Cnam) a connu un nouveau président de conseil d’administration. La Mutuelle Générale des Fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Mugef-ci) s’inscrit dans une dynamique d’arrimage avec la CMU. Une phase expérimentale a eu lieu avec les étudiants et le ticket modérateur était pris en charge par l’Etat. Si la généralisation prévue en 2019 se fonde sur les mutuelles existantes comme prévues, le défi du gouvernement sera la couverture des personnes non couvertes par une mutuelle, ces personnes étant les plus nombreuses.
2. renforcer les conditions d’accès et de maintien à l’école des enfants de 6 à 16 ans, notamment les jeunes filles, et améliorer les conditions d’étude et de vie des étudiants
En réalité la loi sur l’école obligatoire prise en 2015 est constamment piétinée. Le taux d’achèvement scolaire des jeunes filles est mis en mal par les grossesses en milieu scolaire. Au niveau estudiantin, il faut compter avec la surpopulation des amphithéâtres. Ou encore les amphithéâtres constamment transformés en dortoir, du fait de la fermeture des cités universitaires. Sur le dernier point, des initiatives laissent supposer que la promesse peut être tenue. Albert Mabri Toikeuse, ministre de l’Enseignement supérieur ayant procédé, courant décembre 2018, au lancement des travaux de réfection de certaines cités u.
« le Gouvernement a procédé au lancement des travaux de l’Université de San-Pédro et les travaux de l’Université de Bondoukou vont démarrer au cours du premier semestre de 2019. En outre, le financement de l’Université d’Odienné a été bouclé et les discussions sont en finalisation pour ce qui concerne l’Université d’Abengourou. Les études relatives à la Ville universitaire d’Adiaké sont en cours. Ainsi, notre pays va disposer de dix universités à l’horizon 2025. Les résidences universitaires seront également réhabilitées et de nouvelles seront construites », note le Chef de l’Etat.
Les trois autres promesses à suivre de près sont :
3. favoriser l’accès des populations aux logements, à l’eau potable, à l’énergie, au transport, aux biens de grande consommation ;
4. accroître l’accès des jeunes ainsi que des femmes, piliers de nos familles et de nos communautés, à des revenus et à un emploi décent et stable ;
5. et enfin créer les conditions pour le bien-être des populations en milieu rural et assurer la sécurité alimentaire.
Depuis fin 2017, Alassane Ouattara qui essuie constamment des critiques sur sa gouvernance sociale, entend prendre ces questions à bras le corps dans ses discours. Mais en fin d’année, le bilan reste très mitigé. Cette fois, il n’a pas abordé le sujet des filets sociaux. Il s’agit du programme de la banque mondiale mis en œuvre dans des pays dont la Côte d’Ivoire en direction de ménages défavorisés. Toutefois ce sujet mérite aussi un suivi de l’opinion publique, dans le cadre de la surveillance démocratique de la gouvernance.
Nesmon De Laure
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