SIMONE ET LE RETOUR DE LAURENT /par Désirée Deneo, féministe

    SIMONE ET LE RETOUR DE LAURENT

   Longtemps dans l’histoire, les femmes ont été volontairement écartées dans la restitution des combats et des luttes politiques. En Côte d’Ivoire, il y a une méconnaissance du rôle des femmes dans les luttes politiques. L’on parle de la marche des femmes sur Grand Bassam en 1949 mais très peu du rôle des femmes dans l’avènement du multipartisme. 

     A l’heure où l’on parle du retour imminent de Laurent Gbagbo, il nous apparaît nécessaire en tant que féministe de jeter un regard rétrospectif sur le combat qu’a mené Simone Ehivet Gbagbo aux côtés de ce dernier. 

 Députée d’Abobo de 1995 à 2011, vice-présidente du Front Populaire Ivoirien, Simone Ehivet Gbagbo n’est plus à présenter sur la scène politique ivoirienne. Camarade politique de Laurent, elle cofonde avec lui en 1982 le FPI. Simone est restée fidèle à son parti et à son époux. 

     Le 11 Avril 2011, elle sera arrêtée avec Laurent. Emprisonnée dans le Nord de la Côte d’Ivoire puis à l’Ecole de Gendarmerie d’Abidjan. En 2015, celle qu’on appelle la “Dame de fer” a été condamnée à vingt ans de détention pour “atteinte à la sûreté de l’État”. Elle sera finalement libérée en Août 2018 suite à une grâce présidentielle. 

     Pourquoi revenir sur le parcours de Simone à l’heure où l’on scande partout le nom de Laurent Gbagbo acquitté par la Cour Pénale Internationale, « du triomphe » de Laurent Gbagbo sur l’Occident comme le soulignent ses partisans ?

      L’on ne saurait parler de victoire de Laurent sans parler de Simone. L’on ne saurait écrire l’histoire de Laurent et omettre Simone. S’il est vrai que les destins sont personnels et individuels, l’histoire et le parcours politique de Laurent et de Simone sont intrinsèquement liés. 

   En effet, comme ces Grandes Femmes qui ont fait l’histoire, Simone est restée présente aux côtés de son compagnon de lutte et de vie. Aux heures chaudes qu’a connu le régime de son époux, elle n’a pas hésité à aller « au front ». L’on se souvient encore de ses nombreuses visites de terrain dans les zones dites tampons après la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002, du fameux « Oh honte ! » de 2011. 

     A sa sortie de prison en Août 2018, c’est une Simone avec un discours totalement nouveau que l’on retrouvera. Un discours qui se voudrait rassembleur, appelant à l’apaisement et à la réconciliation quoique très religieusement connoté. 

Simone

     Outre ses différentes rencontres avec ses sympathisants, elle parcourra le pays avec le même message celui du pardon et de la paix. 

    En 2020, dans ce qu’on pourrait qualifier de la crise du troisième mandat, Simone est restée présente aux côtés de l’opposition et s’est clairement exprimée. 

   Elle sera l’une des seules personnalités politiques à avoir visité et rencontré les populations des localités où il eut des affrontements relatifs au troisième mandat.

    Comme dans les années 1980 quand Laurent était en exil, Simone a maintenu son parti et ses partisans éveillés. Mieux a permis de préparer le retour de Laurent. 

      Cette victoire de Laurent, est aussi la sienne. En fait, quel avenir politique pour Simone après le 17 juin 2021 ?

 Une contribution de Désirée DENEO,      féministe ivoirienne 

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