Le social, le parent pauvre de l’interview de Ouattara en pleine année du social

Alassane Ouattara a innové par une interview à la place d'un discours solennel ce 6 août (DR)

En début d’année, le président de la République a déclaré 2019, l’année du social. Il a même  identifié 5 piliers à prendre en compte.  A l’heure du décompte à mi-parcours, il laisse sur leur faim, les observateurs de l’aspect social de la gouvernance. Décryptage !

                  

En lieu et place d’un discours traditionnel à la nation, Alassane Ouattara s’est prêté à une interview. C’est l’innovation  marquante dans la forme du message à la veille de l’anniversaire de l’indépendance.  Un autre fait notable.  Pour un échange qui a duré autour de 50 minutes,  environ 5 minutes sont accordées au volet social, en pleine année du social. Un déséquilibre qui n’a pas permis au président de s’expliquer  sur les acquis à mi-parcours de la gouvernance sociale.

L’opinion se souvient de la promesse faite par   Alassane Ouattara dans son discours à la nation du 31 décembre 2018. Il a annoncé que les problématiques sociales seront abordées « avec beaucoup d’ampleur et de pragmatisme » en misant sur  5 volets.

     1-fournir aux populations, des services de santé de proximité, et améliorer la protection sociale

  1. renforcer les conditions d’accès et de maintien à l’école des enfants de 6 à 16 ans, notamment les jeunes filles, et améliorer les conditions d’étude et de vie des étudiants
  2. favoriser l’accès des populations aux logements, à l’eau potable, à l’énergie, au transport, aux biens de grande consommation ;
  3. accroître l’accès des jeunes ainsi que des femmes, piliers de nos familles et de nos communautés, à des revenus et à un emploi décent et stable ;
  4. et enfin  créer les conditions pour le bien-être des populations en milieu rural et assurer la sécurité alimentaire.

Pour ce moment solennel du 6 août 2019,  à la place d’un bilan à mi-parcours de ces 5 piliers, les observateurs constatent un empressement à passer à autre chose.  

Pour aborder le social, le chef de l’Etat évoque la réhabilitation des routes, annonçant la réhabilitation de routes secondaires et des pistes. Il  s’est appesanti sur le point 3 du volet 3 de ses promesses, à savoir, l’accès à l’énergie. Alassane Ouattara promet dresser un bilan en 2020 et projette que l’électrification sera à cette date à une couverture de plus de 80%. Puis il comptabilise le recrutement de 10 mille enseignants pour parler éducation. Et pour l’aspect santé, c’est une annonce d’approvisionnement en médicaments des CHU et des CHR. 

Au finish, il y a eu moins de bilan à mi-parcours de l’année du social mais plus d’annonces.

Morceaux choisis :

 « L’électrification des villages de plus de 500 habitants, et pas seulement les villages, j’ai demandé qu’on y mette les campements, nous avons les campements baoulé dans l’ouest ivoirien, tout cela doit être incorporés. Quand en 2020 nous ferons le point, on verra que  +80% de couverture, nous  avons pu l’atteindre. Et nous continuerons dans cette voie. »

«  Les problèmes de médicaments, de recrutement, nous avons recruté plus de 10 mille enseignants, ils commenceront le 1er octobre. Nous approvisionnerons les CHU et les CHR en médicaments. Tout cela est en bonne voie. Je suis très confiant et félicite le premier ministre pour sa précision et sa rigueur. »

« Si dans votre village de plus de 1000 habitants, il n’y a pas d’électricité, écrivez-moi. M. le président, mon village est à tel endroit, nous n’avons pas d’électricité, nous n’avons pas d’eau potable et je vous promets que nous allons régler le problème »

Puis de conclure : «  Le programme social du gouvernement est en train d’être exécuté conformément à ce que  nous  avons  arrêté et mon objectif c’est de le porter d’ici la fin de l’année à 1000 milliards parce que nous avons maintenant le financement. Nous étions à 725 milliards. Grâce à la Banque africaine de développement et bientôt le Fonds monétaire international, nous allons pouvoir porter ce fonds à 1000 milliards ».

Il faut noter que les questions économiques et politiques ont dominé le temps d’intervention du président de la République.

Nesmon De Laure

Lemediacitoyen.com

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