Deux communiqués attribués au Groupe de Plaidoyer et d’Actions pour une Transparence Electorale (GPATE) sont parus courant août. Ils parlent tantôt d’invitation au gouvernement à poursuivre les discussions pour une reforme approfondie de la CEI, tantôt de désignation d’un représentant de la société civile dans la nouvelle CEI. De quoi s’agit-il ?
Lemediacitoyen.com a reçu copie via mail ce 29 août 2019, un communiqué attribué au Groupe de Plaidoyer et d’Actions pour une Transparence Electorale (GPATE). Le texte annonce la désignation d’un représentant du GPATE a à la Commission Electorale Indépendante.
Le MIDH, ADJL-CI, CIVIS-CI et APDH membres fondateurs du GPATE, « portent à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’à la requête du Gouvernement ivoirien, une personnalité a été désignée à la date du lundi 26 août 2019, pour siéger au sein de la Commission centrale de la CEI pour le compte du GPATE », mentionne le texte.
Selon le communiqué, cette décision s’appuie sur les résultats d’un vote de cinq membres fondateurs sur sept, le samedi 24 août 2019, qui a dégagé une majorité de 3 voix contre 2.
« Toute autre information contraire, est fausse et n’engage pas le GPATE. Les organisations membres du GPATE signataires du présent communiqué, renouvellent leur engagement à poursuivre les efforts en vue de créer les conditions d’élections transparentes et apaisées en Côte d’Ivoire ».
Amnesty International, le Riddef, le Cefci et Gidse présentés comme membres du GPATE ne sont pas évoqués dans le communiqué de désignation.
Joint par téléphone, Dr Christophe Kouamé, président de Civis Côte d’Ivoire, par qui le communiqué a été reçu, affirme qu’il s’agit bien d’un communiqué du GPATE.
Dr Arsène Nene Bi, président de l’ Ong Actions pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH) contacté également par lemediacitoyen.com abonde dans le même sens. Il donne plus de précisions : « Oui, l’information est juste. Un représentant du GPATE a été désigné pour siéger à la CEI»
Dans un communiqué signé par Abraham Denis Yaurobat, président du GPATE , le 8 août exhortait le gouvernement à « ré-ouvrir le dialogue politique autour des conditions d’élections, crédibles, sécurisées et apaisées dans le pays et réaffirme sa volonté et sa détermination de continuer à accompagner le processus pour des élections transparentes, crédibles et apaisées en 2020 ».
Contacté par lemediacitoyen.com, le 29 août, M. Yaurobat taxe de « forfaiture » le communiqué annonçant la désignation d’un représentant. « Le communiqué n’est pas signé parce qu’il s’agit d’une forfaiture. La position officielle du GPATE est le retour à la table de négociation pour une CEI véritablement reformée. Nous ne pouvons pas réclamer que la réforme de la CEI se fasse dans les règles et ne pas respecter les règles nous-mêmes. Les auteurs de ce communiqué ont agi au mépris des règles de la démocratie. Ils se sont retrouvés entre eux pour décider », indique-t-il.
Pour Arsène Nene Bi, président actuel de l’APDH, il ne s’agit pas d’une forfaiture. « Le vote en faveur du oui à la participation à la CEI s’est fait dans les règles démocratiques. Sur 7 associations du GPATE, 4 ont voté contre et 3 pour. On s’est rendu compte que deux associations n’avaient pas d’existante légale. Le vote a été repris sans ces deux associations. Au finish, l’on s’est retrouvé à 3 votes pour et 2 contre. Nous sommes attachés à la démocratie. Il faut respecter le choix de la majorité », précise-t-il.
Puis d’ajouter : « Ce n’est parce que nous participons à la CEI que cela veut dire qu’elle doit rester comme telle. Les discussions devraient se poursuivre », tranche-t-il.
Selon nos informations, la personne désignée serait Julien Gauze, un dinosaure respecté dans la société civile. « Il a le profil pour et il n’a jamais caché son intention d’entrer à la CEI. Il était même prêt à candidater en cas d’appel à candidature », indique une source généralement bien informée dans le milieu.
Pour la représentativité à la CEI, plusieurs tractations ont eu lieu autour du mode de désignation. Dans les coulisses, on apprend que l’option d’une nomination discrétionnaire a été écartée au profit d’une désignation par les groupements d’associations. Le GPATE est l’un de ces groupements.
Nesmon De Laure
Lemediacitoyen.com
c’est ça le problème avec
des acteurs de la société civile. on ne sait pas s’ils défendent les intérêts de la société civile ou leurs propres intérêts