La présidentielle 2020 approche à grands pas et le PDCI ira bientôt à une convention. L’objectif est de se désigner un candidat. Ce dernier devra défendre les couleurs vertes et blanches du parti. Des noms de certains cadres et du président du parti lui-même circulent dans les médias. Une petite réflexion sur le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Qui au PDCI ira affronter le candidat du Rhdp, Amadou Gon Coulibaly et les autres concurrents ? A cette question le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, apporte une esquisse de réponse dans l’un de ses passages sur la télévision de son parti.
« Dans nos habitudes au PDCI, depuis que le PDCI est PDCI, c’est son président qui est candidat. Donc, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va changer ». Et à toutes ses sorties, il relaye les mêmes propos. Mais que dit le président du parti alors ? Silence Radio sur ce sujet. Pour comprendre cette énigme sur la candidature d’Henri Konan Bédié à la présidentielle, repartons dans le passé.
En effet, en septembre 2019, il confiait ceci à Jeune Afrique dans une interview. « Vous le saurez au deuxième semestre de 2020, lorsque la convention d’investiture désignera le candidat du PDCI (…). Si le parti vient me chercher, alors je verrai dans quel état physique et personnel je serai ».
Et le président du PDCI, Henri Konan Bédié, sait pertinemment que dans la tradition du parti, il est le candidat naturel à la présidentielle. Attend-il que les militants viennent le chercher ? Cela n’est-il pas une stratégie du président du PDCI ?
D’ailleurs, des cadres sont entrés en scène, dont le député Gouali Dodo qui ne cesse de clamer la candidature de son président. « C’est d’ailleurs la volonté manifeste des six zones politiques du PDCI qui ont exigé à travers des motions soutenues pendant la tournée du secrétaire exécutif en chef, la candidature du sphinx de Daoukro.
Autrement dit la convention éclatée est déjà terminée ». Toujours selon cet élu « le PDCI regorge de cadres compétents. Certains parmi ces cadres sont tous présidentiables. Cependant ils comptent tous sur Bédié même à 86 ans pour remettre le PDCI RDA au pouvoir ».
Après ces déclarations et celles de plusieurs autres cadres du parti qui souhaitent que le sphinx se lance, nous sommes tentés de dire que la convention de ce parti ne se sera qu’une fête pour célébrer, soutenir Henri Konan Bédié qui part au combat.
Mais les autres cadres vont-ils ravaler leurs ambitions présidentielles pour laisser la place au doyen ? A 86 ans, comme il l’a dit, « son état physique et personnel » lui permettra-t-il de concourir ? Une élection est une rencontre entre un leader et un peuple. Pourra-t-il aller à la rencontre des 31 régions de la Côte d’Ivoire ? Le sphinx va-t-il renaitre de ses cendres pour se sublimer ?
Même si le président du PDCI était désigné à la convention de son parti, il faudra être réservé sur le discours du sphinx, car il pourrait lancer un autre appel qui fera date. Dans cet appel, ne pourrait-il pas se retirer au profit d’un autre cadre du parti ? En 2015, malgré les décisions du congrès de son parti d’avoir un candidat contre toute attente, il a lancé l’appel de Daoukro. Cela en faveur d’un autre candidat. Certains dans son parti l’avaient qualifié de grand stratège politique.
L’initiateur de l’appel de Daoukro a-t-il encore des tours de magie dans sa besace ? Ou lors d’un autre appel, l’héritier du président-fondateur, Félix Houphouët- Boigny ne va-t-il pas suivre les traces de son jeune frère Alassane Ouattara ? Ce dernier, sur les terres de leur père, a renoncé à être candidat à la présidentielle.
Et le défi est énorme. Car, si le président du PDCI se portait candidat ou pas, il devra unir et mettre en rang de batailles les jeunes cadres de son parti qui aspirent à progresser. Pour les militants du PDCI, à 86 ans leur président est bon pour le service. Mais les autres ivoiriens et électeurs le comprennent-ils ainsi ? Se présenter à cet âge, n’est-ce pas dénier aux jeunes la capacité d’occuper de hautes responsabilités ?
Un candidat, aussi trop jeune ou très âgé, qu’il soit, cela est-il un avantage ou un handicap pour ce dernier ? Nous disons que trop jeune, trop vieux, être candidat et remporter une élection, relèvera de la force de ses idées et propositions mais le verdict appartient au peuple. Au-delà du PDCI et des élections présidentielles, les différents partis devront faire émerger leurs jeunes afin d’assurer la relève.
Dans une prochaine réflexion, nous nous intéressons au Front populaire ivoirien (FPI) à quelques mois de la présidentielle. A quel FPI, le FPI pro-Gbagbo, le pro-Affi, vous le saurez.
N’Dri Koffi
Lemediacitoyen.com
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