En prélude au congrès constitutif du Rhdp parti unifié, prévu pour le samedi 26 janvier prochain, la commune de Yopougon a tenu son pré-congrès, le samedi 19 janvier 2019, en présence du Maire d’Abobo. Le ministre d’Etat Hamed Bakayoko a fait son come ’back sur la scène avec un discours guerrier. Révélant que la présidentielle de 2020 était déjà « gérée » et que tous ceux qui voudront prendre la place du président Ouattara doivent patienter pour 2025 ou 2030.
« A ceux qui sont encore dans des ambitions personnelles, qui veulent être président coûte que coûte quel que soit ce que ça coûte au pays, quel que soit le sang versé, allez leur dire que 2020 c’est déjà calé, c’est bouclé, 2020 c’est déjà géré, ils devront passer après peut être en 2025 ou 2030», a-t-il révélé. Bien après lui, profitant d’une cérémonie ce dimanche 20 janvier, son collègue Ministre Mamadou Touré est lui aussi revenu à la charge à Anyama. « En 2020 c’est OUATTARA qui gagne ou personne d’autre ».
A les écouter, tous ces discours sont contraires à l’esprit de la République et de la démocratie. Car, dans un pays où les élections présidentielles aujourd’hui riment avec crise postéctorale, la responsabilité de ces membres du gouvernement est très importante pour rassurer la population. Mais bien au contraire…
2020 est déjà bouclé au niveau du RHDP unifié, ou au niveau de la Côte d’Ivoire ? Si c’est au niveau de la Côte d’Ivoire, ces écarts de langage sont donc très graves. Car, ils sont sans le savoir en train de faire comprendre indirectement au peuple, la façon dont ils comptent se maintenir coûte que coûte au pouvoir lors des futures échéances présidentielles.
La révélation d’Hamed Bakayoko est effectivement révélateur et doit être prise très au sérieux. On se souvient des propos envers le prisonnier en sursis Jacques Ehouo. Là encore, il l’a dit ouvertement.
En tout cas, il faut éviter de préparer les jeunes à un affrontement et préparer les autres à des éventuelles contestations, car la Côte d’Ivoire résistera difficilement cette fois-ci à une autre crise électorale. Dans ce contexte, des discours de ministres et cadres de partis au pouvoir, doivent être mesurés. Le fairplay demande une grandeur d’esprit et le respect de l’adversaire. Sinon dans un Etat, lorsque les autorités font des déclarations de ce genre, c’est que la maison tremble. Si un jour, le ministre Hamed Bakayoko se retrouvait devant les juridictions, ces propos pourraient justifier un plan commun pour se maintenir au pouvoir au regard de l’argumentaire du procureur Bensouda contre le camp Gbagbo. L’histoire est récente et têtue. On sait quel sort a été réservé au slogan « on gagne ou on gagne »
Daniel N Susper
Lemediacitoyen.com
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