Le PDCI-RDA interpelle Alassane Ouattara sur la gestion du tissu social en Côte d’Ivoire. Notamment sur la gouvernance des rapports entre les Ivoiriens et la gestion des conflits internes qui, selon lui risquent de saper le socle déjà fragilisé de la construction de la nation ivoirienne.
Cette interpellation s’est faite par l’entremise d’une déclaration établie à la suite d’une réunion extraordinaire du secrétariat exécutif du parti tenue les 19 et 20 Mai 2019 à Abidjan Cocody. L’objectif étant ‘’d’analyser les événements survenus à Béoumi marqués par de violents affrontements intercommunautaires entre les allogènes Malinké et les autochtones baoulés’’, Le PDCI-RDA a indiqué la mise en lumière deux phases dans ce conflit. « La première phase est celle consécutive à l’accrochage entre les deux transporteurs, à savoir le tricycle et le véhicule de transport de voyageurs. La rixe violente qui s’en est suivie a créé l’émoi et donné lieu à des scènes de bagarres généralisées entre Malinkés et Baoulés. Cette phase a pris fin dans la soirée de Mercredi ; et la seconde phase de ce conflit est celle au cours de laquelle un des camps adverses a pris un temps de repli pour revenir avec des armes de guerre et attaquer le jeudi 16 Mai 2019, plusieurs villages autochtones. C’est au cours de cette deuxième phase que le nombre de victimes s’est accru ».
Le Président Maurice KAKOU GUIKAHUE à toutefois relevé des préoccupations majeures et essentielles en rappelant les attaques similaires des Malinkés contre Blèkplo, un village baoulé de la Sous/Préfecture de Marabadiassa il y a deux mois, ainsi que les violences avec morts d’hommes au cours des dernières élections municipales dans cette circonscription électorale de Béoumi ‘’sans que des enquêtes ne soient diligentées pour faire la lumière sur ces violences’’.
« En réalité, de nos jours, le commerce politique a achevé de prendre pour banal les morts d’hommes. Le PDCI-RDA s’étonne du silence observé par le Gouvernement face à ces événements si graves qui ne manquent pas d’interroger. Toutes les régions de Côte d’Ivoire, à l’instar de Béoumi, sont-t-elles donc infestées de caches d’armes, peut-être bien connues et volontairement ignorées pour servir à des besoins bien planifiés ? les allégations farfelues et xénophobes curieusement tenues dans un temps voisin aux événements de Beoumi, par une certaine « Radio PDCI », étrangère au PDCI RDA, doivent-elles être regardées comme une séquence d’un stratagème global bien huilé et bien préparé par des mains occultes aux intentions bien sombres ? », A-T-on lu dans ledit communiqué.
Et d’ajouter : « Le PDCI-RDA constate par ailleurs les lenteurs avérées dans la mise en place d’une force de sécurité efficace pour protéger les populations quand le Commissaire de Police de la localité, a été lui-même blessé par balles dès le premier jour, la présence de civils détenant des armes de guerre, kalachnikovs et autres parmi les belligérants, qu’aucune interpellation ou arrestation n’a été faite à ce jour dans les rangs des détenteurs d’armes ».
Réitérant son appel à la solidarité des militantes et des militants, ainsi que de tous les Ivoiriens, habitants et amis de la Côte d’Ivoire afin que des dons soient recueillis pour venir en aide à toutes les victimes sans exclusive des confrontations meurtrières de Béoumi, Le premier parti politique ivoirien a également listé ses exigences vis-à-vis du gouvernement ivoirien. Au nombre d’entre elles figure « la prise en main effective de la résolution des conflits intercommunautaires, la volonté réelle et des actions concrètes pour la réconciliation véritable entre les ivoiriens, la mise en place d’une véritable politique de désarmement, Un dédommagement juste et équitable de toutes les victimes de ce conflit ; une initiation d’enquête parlementaire sur le désarmement des civils en arme en Côte d’Ivoire par le parlement, l’Assemblée Nationale et le Sénat ».
Il a par ailleurs pris à témoin la Communauté nationale et internationale de la récurrence des conflits intercommunautaires, ‘’ qui met gravement à mal la cohésion sociale à la veille des élections présidentielles de 2020’’, tout en exhortant les fils et filles du pays au calme et à la sérénité.
Pour rappel, le Mercredi 15 Mai 2019, à la suite d’une violente rixe survenue entre deux transporteurs, l’un de la communauté allogène malinké et l’autre de la communauté autochtone baoulé, la ville de BEOUMI, au centre de notre pays, a été le théâtre d’affrontements interethniques fratricides et meurtriers. Ces affrontements ont fait officiellement 9 morts, 97 blessés et plus de 300 déplacés internes.
Marina Kouakou
Lemediacitoyen.com
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