Quand allons-nous changer un peu ? / Boris Anselme Takoué, Journaliste-écrivain       

Boris Anselme Takoué sanction

L’Europe est connue en tant qu’un continent de grande culture qui comprend la musique, la littérature, l’art, le cinéma, entre autres. Et les acteurs de ces domaines d’activités donnent envie à leurs concitoyens d’aimer et d’encourager leur travail. Par exemple, l’amour que les Européens éprouvent pour le livre et la lecture est un fait idéal. Dans le métro, l’avion, dans les jardins, on les voit lire. Et ça fait joli.   

Descendons un peu en Afrique, plus précisément en Côte d’Ivoire, ici, on n’est pas encore qualifié de grands bouffeurs de livres. La raison ? Ce n’est pas trop notre affaire, disons-le ainsi. La preuve, en se déplaçant dans les cars, c’est bien rare de voir des têtes plonger dans un livre ou un magazine ou bien encore dans un journal. On préfère plutôt dire au chauffeur de diffuser des clips vidéos ou bavarder entre amis jusqu’à ce qu’on soit emporté par un somme et arriver à destination. Qu’on ne prenne même pas le cas des bus ou bateaux bus.

Jusqu’à présent, certaines de nos écoles primaires, secondaires et supérieures manquent de bibliothèque. Seuls les apprenants intelligents profitent des pauses pour se donner un temps de lecture d’un livre de compagnie. Aucun programme de temps de lecture ne figure dans les emplois du temps de certains établissements. A la fin d’année, on est surpris du taux de réussite. Mais on ne devrait pas du tout l’être !

Ici par exemple, quand un livre parait, on a souventes fois vu ou entendu des gens demander ouvertement l’endroit où on peut s’en approprier. C’est tellement étonnant et aberrant. A propos, un écrivain ivoirien qui en avait marre de répondre à cette question avait fini par répondre à un internaute qu’on trouvait les nouveaux livres à la pharmacie. C’est un peu comme si on demandait où peut-on se faire soigner si on est malade, ou, où peut-on regarder un nouveau film. Franchement, il y a des questions qu’on ne devrait pas poser en public pour éviter de se faire ridiculiser ou éclabousser.       

C’est un peu triste de savoir que certains concitoyens ignorent encore, que les librairies sont faites uniquement pour abriter des livres et autres documents didactiques. Et pourtant, jamais on a entend ou vu des gens demander les endroits pour se procurer telle ou telle boisson ; pour s’acheter un simple téléphone portable ou dernier cri. Un fait qui atteste qu’on est plus vexé dans le divertissement que dans l’éducation.  

« Etre instruit est un devoir que chacun doit à la société », disait l’écrivain français Alphonse Daudet. Cette phrase devrait interpeller plus d’un chez nous. Je ne sais pas si on se rend compte du fait qu’on dise les Africains sont comme si ou comme ça, déprime.         

On est au XXIème siècle, pendant que les autres évoluent et font hisser leur pays, chez nous, on doit avouer qu’on n’a pas encore épousé certaines habitudes qu’on ne devrait pas du tout nous dicter. Et pourtant, c’est tellement important pour notre bien-être.   

Boris Anselme Takoué,

Journaliste-écrivain                

borisanselme8@gmail.com

Lemediacitoyen.com

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